Le gouvernement roumain échappe facilement à la censure

Le gouvernement roumain de Victor Ponta a facilement franchi l'obstacle d'une motion de censure déposée par l'opposition de centre droit, garantissant au Premier ministre, accusé par le parquet de corruption, le maintien de son immunité parlementaire. /Photo d'archives/REUTERS/Grigore Popescu

BUCAREST (Reuters) - Le gouvernement roumain de Victor Ponta a facilement franchi vendredi l'obstacle d'une motion de censure déposée par l'opposition de centre droit, garantissant au Premier ministre, accusé par le parquet de corruption, le maintien de son immunité parlementaire. Il a manqué 84 voix pour que la motion de censure soit adoptée. Les sociaux-démocrates (centre gauche) de Victor Ponta et leurs alliés se sont abstenus. Pendant le vote, plusieurs centaines de manifestants dans la capitale et d'autres villes du pays ont manifesté pour réclamer la démission du chef du gouvernement. L'opposition a promis le dépôt d'une nouvelle motion de censure à l'automne. Victor Ponta fait l'objet d'une enquête criminelle pour faits présumés de blanchiment d'argent, conflit d'intérêt, évasion fiscale et faux et usage de faux. Il nie toute malversation. L'ouverture de cette enquête a été annoncée vendredi dernier, déclenchant une crise politique. Mais le parlement a bloqué mardi toute levée de l'immunité du Premier ministre. La Roumanie est considérée comme l'un des pays membres de l'Union européenne les plus touchés par la corruption et son système judiciaire fait l'objet d'une surveillance spécifique. La Commission européenne salue aujourd'hui l'action du parquet roumain, mais le parlement reste dans le collimateur pour n'accepter qu'au compte gouttes les demandes de levée d'immunité parlementaire. (Radu-Sorin Marinas, Luiza Ilie; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)