Le gouvernement présente un plan pour réduire pesticides et phytopharmaceutiques

Le gouvernement a présenté mercredi un plan sur les pesticides et les produits phytopharmaceutiques afin de réduire rapidement l'utilisation dans l'agriculture des substances "les plus préoccupantes pour la santé et l'environnement". /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a présenté mercredi un plan sur les pesticides et les produits phytopharmaceutiques afin de réduire rapidement l'utilisation dans l'agriculture des substances "les plus préoccupantes pour la santé et l'environnement".

Le plan vise également à mieux protéger la population et les professionnels et à amplifier la recherche d'alternatives et leur utilisation.

Des défenseurs de l'environnement ont jugé que le plan n'allait pas assez loin.

Les ministres Nicolas Hulot (Transition écologique), Agnès Buzyn (Santé), Stéphane Travert (Agriculture) et Frédérique Vidal (Recherche) ont annoncé vouloir mobiliser les leviers législatifs et financiers en France et convaincre la Commission européenne d'aller plus loin.

En France, la future loi alimentation et agriculture séparera les activités de conseil et de vente de produits phytopharmaceutiques et encadrera ces pratiques.

La redevance pour pollutions diffuses sera modifiée "pour mieux tenir compte de la dangerosité des produits", son produit contribuant à accompagner les agriculteurs.

Une surveillance nationale des pesticides dans l'air ambiant sera mise en place, avec une campagne exploratoire cette année.

Des actions seront en outre mises en place pour prévenir l'exposition des riverains, avec un examen d'ici la fin de l'année des arrêtés préfectoraux réglementant l'utilisation des produits phytopharmaceutiques.

Sur le plan européen, le gouvernement demande à la Commission "de mettre fin dans les meilleurs délais à l'approbation" de certaines substances, notamment cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction et perturbateurs endocriniens.

Il précise que "la France s'opposera systématiquement à la prolongation et au renouvellement de ces substances".

Il demande à l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) d'engager cette année une revue des substances préoccupantes dont l'approbation européenne expire après 2018 et promet de demander à la Commission de réexaminer les approbations si les études apportent des éléments nouveaux.

Il prévoit en outre d'oeuvrer pour "faire évoluer le droit européen pour permettre à chaque Etat membre (...) de substituer les substances préoccupantes par des alternatives plus sûres".

Sur l'épineux dossier du glyphosate, il prévoit de lancer une nouvelle étude sur la cancérogénicité qui devra aboutir "au plus tard en 2020".

L'association de défense de l'environnement Générations Futures souligne dans un communiqué que le plan "comporte beaucoup d'intentions non encore détaillées", juge de nombreux points "très décevants" et qualifie d'"inacceptable" le volet sur le glyphosate.

Quant aux substances les plus préoccupantes "ne pas vouloir prolonger leurs autorisations est très insuffisant (il faudrait retirer en urgence les produits les contenant) et demander à l’Anses de réaliser une revue scientifique à leur sujet est inutile... car la dangerosité extrême de ces substances est déjà connue !", écrit-elle.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)