La grève à Air France se poursuivra malgré l'appel de Manuel Valls

PARIS (Reuters) - La direction d'Air France prévoit mercredi que la grève se poursuivra avec une intensité similaire jeudi, malgré l'appel lancé par le gouvernement aux pilotes pour mettre un terme à ce mouvement qui nuit selon lui à l'attractivité du pays. La compagnie aérienne a annoncé que 42% des vols seraient assurés jeudi, soit une très légère amélioration par rapport à mercredi où 60% des vols ont dû être annulés. Interrogée sur la progression des discussions avec les syndicats, Air France n'a pas souhaité faire de commentaires. Contacté par Reuters, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) n'était pas joignable dans l'immédiat. Le Premier ministre Manuel Valls a déclaré mercredi matin que la grève des pilotes d'Air France pesait "lourdement" sur la compagnie et sur l'attractivité de la France. "Il faut arrêter cette grève qui pèse lourdement sur Air France, qui pèse aussi sur ses finances, qui pèse sur l'attractivité et l'image de notre pays", a dit le Premier ministre sur France Inter. "Cette grève, je crois, n'est pas comprise." "Je fais confiance aux uns et aux autres pour sortir le plus vite possible de ce conflit", a-t-il ajouté, demandant aux pilotes "de se mettre autour de la table" et "d'avancer". Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a également estimé mercredi que les Français ne comprenaient plus ce genre de mouvements qui "s'enlisent de cette façon sans raison explicable". Air France "doit trouver quelques concessions souhaitables mais on ne peut plus accepter qu'un pays soit bloqué par quelques-uns", a-t-il dit sur Europe 1. Frédéric Gagey, le PDG d'Air France, estime que le mouvement des pilotes, qui protestent contre la stratégie de développement de la filiale à bas coûts Transavia, coûtera de 10 à 15 millions d'euros par jour à la compagnie. (Chine Labbé, avec Marion Douet, édité par Yves Clarisse)