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Le gouvernement d'Antonio Costa prête serment au Portugal

Le gouvernement du socialiste Antonio Costa, soutenu par l'extrême gauche, a prêté serment jeudi au Portugal, promettant de mettre fin à des années d'austérité. /Photo prise le 26 novembre 2015/REUTERS/Rafael Marchante

LISBONNE (Reuters) - Le gouvernement du socialiste Antonio Costa, soutenu par l'extrême gauche, a prêté serment jeudi au Portugal, promettant de mettre fin à des années d'austérité. Le nouveau chef du gouvernement, ancien maire de Lisbonne, a promis de respecter les règles budgétaires européennes et a assuré que la consolidation des comptes publics se ferait de manière "plus saine". "Le programme du gouvernement veut tourner la page de l'austérité", a-t-il dit dans son discours inaugural. Le président de la République, le conservateur Anibal Cavaco Silva, n'a pas caché qu'il voyait d'un mauvais oeil le soutien apporté par les communistes et le Bloc de gauche au nouveau gouvernement, en raison de leur attitude passée à l'égard des engagements budgétaires du pays envers l'Union européenne. "Je n'abdique aucun des pouvoirs dont le président est investi", a-t-il dit jeudi. Le chef de l'Etat ne peut pas dissoudre le Parlement mais a le pouvoir de chasser le gouvernement, d'opposer son veto à certaines lois ou de retarder leur entrée en application. Son mandat s'achève en mars prochain. "Je ferai tout pour que le pays reste sur la voie de la croissance économique, des créations d'emplois et qu'il préserve sa crédibilité au plan international", a-t-il ajouté. Antonio Costa a notamment désigné au poste de ministre des Finances l'économiste de la Banque du Portugal Mario Centeno, qui le conseille de longue date. Agé de 48 ans, diplômé de Harvard, Mario Centeno est un spécialiste des questions liées au marché du travail. Il a coordonné la mise au point du programme économique du Parti socialiste pendant la campagne des élections législatives du 4 octobre. La coalition sortante de centre droit avait remporté ce scrutin mais perdu la majorité absolue au Parlement, ouvrant la voie à la constitution d'un gouvernement socialiste s'appuyant sur des formations plus à gauche pour se maintenir au pouvoir. Le gouvernement compte 17 ministres dont quatre femmes. Il comprend des personnalités expérimentées comme le ministre des Affaires étrangères Augusto Santos Silva mais également de nombreuses nouvelles têtes, comme le chercheur en biochimie Tiago Brandao, propulsé à 38 ans au poste de ministre de l'Education. (Axel Bugge avec Andrei Khalip, Sergio Goncalves et Daniel Alvarenga; Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel pour le service français)