Le Global Times suggère à Pékin d'agir militairement face à Taïwan

Le journal chinois Global Times estime jeudi que la Chine doit se préparer à une confrontation militaire avec Taïwan, après l'adoption par les Etats-Unis d'une loi renforçant leurs liens avec l'île nationaliste. /Photo d'archives/REUTERS/China Daily

PEKIN (Reuters) - Le journal chinois Global Times estime jeudi que la Chine doit se préparer à une confrontation militaire avec Taïwan, après l'adoption par les Etats-Unis d'une loi renforçant leurs liens avec l'île nationaliste.

Pékin s'est indigné de la signature par Donald Trump, la semaine dernière, d'une loi encourageant les Etats-Unis à envoyer de hauts responsables à Taïwan pour y rencontrer leurs homologues taïwanais, et vice-versa.

Le sous-secrétaire d'Etat adjoint américain Alex Wong a déclaré mercredi à Taïpei que l'engagement des Etats-Unis auprès de Taïwan n'avait jamais été aussi fort, ajoutant que l'île servait de modèle au reste de la région indo-pacifique.

Dans un éditorial, le Global Times estime que la Chine doit "riposter" à la loi, par exemple en faisant pression sur les Etats-Unis dans d'autres domaines comme la Corée du Nord et l'Iran, afin que Washington se montre plus coopératif.

"La Chine continentale doit aussi se préparer à une confrontation militaire directe dans le détroit de Taïwan. Elle doit faire comprendre qu'une intensification des échanges officiels entre Américains et Taïwanais aura de graves conséquences pour Taïwan", poursuit le journal, qui est publié par le Quotidien du peuple, l'organe central du PC chinois.

L'hostilité de la Chine envers Taïwan n'a fait que croître depuis l'élection en 2016 à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, membre du Parti démocrate progressiste (PDP), qui est favorable à l'accession de l'île à l'indépendance.

La Chine soupçonne la présidente de vouloir conduire Taïwan à une indépendance non plus de fait, mais officielle, ce qui reviendrait, aux yeux des dirigeants communistes chinois, à franchir une ligne rouge.

(Ben Blanchard; Eric Faye pour le service français)