Le Gabon accuse Veolia de pollution

LIBREVILLE (Reuters) - Le Gabon accuse Veolia de pollution à grande échelle chez sa filiale locale SEEG, Libreville et la société française de services aux collectivités étant en conflit sur la concession de cette dernière.

Veolia, qui a déjà menacé le Gabon de poursuites après que le gouvernement eut réquisitionné SEEG ce mois-ci, a rejeté cette accusation.

S'adresseant à la presse à Libreville, Alain-Claude Bilie By Nze, porte-parole du gouvernement, a déclaré qu'une inspection avait permis de découvrir que "la quasi-totalité" des sites SEEG étaient contaminés par des déchets pétroliers.

En sus de la pénalité légale pouvant atteindre 500 millions de francs CFA (762.245 euros) par site pollué, le gouvernement obligera SEEG à assumer les coûts de nettoyage et d'assainissement, a-t-il ajouté.

Veolia a réagi en affirmant que l'eau qu'il distribue est conforme aux normes sanitaires de l'Organisation mondiale de la santé, "supérieures aux réglementations gabonaises".

"Quant aux allégations de pollution, il est surprenant que toutes les instances de contrôle des autorités publiques telles que l’Autorité de Régulation du Secteur de l’Eau et de l’Energie, le Ministère de l’Eau et de l’Energie ou encore la Direction de l’environnement n’aient jamais mis en lumière de dégâts environnementaux", explique Veolia.

"La SEEG est soumise à des audits réguliers des autorités gabonaises, plus d’une dizaine ces dix dernières années".

Les négociations entre le gouvernement et Veolia sur la concession ont été rompues en octobre et le gouvernement a annoncé ce mois-ci la réquisition de la SEEG et son intention de résilier son contrat de distribution d'eau et d'électricité dans ce pays d'Afrique centrale.

Veolia, qui distribue de l'eau potable à 100 millions de personnes sur les cinq continents, est présent au Gabon depuis 1997.

Il a fait savoir ce mardi que l'Etat gabonais devait plus de 29 milliards de francs CFA à SEEG en charges de consommation et en remboursements de TVA non versés. Bilie By Nze a précisé que Libreville avait commandé un audit de sa facture de consommation de 13 milliards de francs CFA.

Il a rejeté l'accusation voulant que l'Etat ait négligé SEEG et a déclaré que celui-ci avait investi autour de 1.000 milliards de francs CFA dans la sociétés, soit trois fois plus environ que Veolia lui-même.

(Gerauds Wilfried Obangome, avec Laurence Frost à Paris; Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Eric Faye)