Le FSB met la pression sur la messagerie cryptée Telegram

Le FSB a mis la pression sur l'application Telegram en affirmant lundi que des terroristes avaient utilisé la messagerie cryptée pour planifier des attentats en Russie. /Photo d'archives/REUTERS/Dado Ruvic

MOSCOU (Reuters) - Le FSB (services de sécurité russes) a mis la pression sur l'application Telegram en affirmant lundi que des terroristes avaient utilisé la messagerie cryptée pour planifier des attentats en Russie. Telegram permet "aux terroristes de créer des conversations secrètes avec un niveau élevé de cryptage", a déclaré le FSB dans un communiqué, quelques jours après les accusations des autorités de violations de la vie privée. Le Roskomnadzor, l'autorité russe de régulation des télécommunications, a déclaré vendredi qu'il bloquerait l'accès à l'application si Telegram ne s'engageait pas à fournir des informations au gouvernement russe sur la liste des distributeurs d'informations. Les responsables de Telegram ont refusé de se soumettre à l'injonction du Kremlin, jugée "anticonstitutionnelle", car ils craignent pour la confidentialité des données de leurs quelque six millions d'utilisateurs. Toujours selon le FSB, le terroriste qui s'est fait exploser dans le métro de Saint-Pétersbourg le 3 avril a utilisé Telegram pour coordonner l'attaque avec ses complices. La messagerie cryptée est devenue l'application la plus utilisée par les terroristes agissant en Russie, poursuit l'agence de renseignement. Pavel Dourov, fondateur russe de l'application, s'est défendu en indiquant que Telegram avait bloqué des milliers de conversations en lien avec le terrorisme et que si la Russie bloquait sa messagerie, les terroristes utiliseraient un autre service. (Maria Kiselyova et Denis Dyomkin; Arthur Connan pour le service français)