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Le fondateur de Wikipedia critique le droit à l'oubli mondialisé

STOCKHOLM (Reuters) - La volonté de la France de mondialiser le "droit à l'oubli" pourrait ouvrir une boîte de Pandore et encourager la censure sur internet, estime Jimmy Wales, l'un des fondateurs de l'encyclopédie en ligne Wikipedia.

"L'une des choses les plus inquiétantes est que les autorités de régulation en France réclament que Google cache les choses dans le monde entier, pas seulement à l'intérieur des frontières de la France", a déclaré Jimmy Wales jeudi soir en marge d'une conférence à Stockholm.

"Cela revient tout simplement à ouvrir une désastreuse boîte de Pandore parce que cela se transforme en course ridicule vers le moins bien, dans laquelle internet est censuré par les juridictions les plus restrictives. Personne ne pense qu'on devrait censurer selon les caprices du gouvernement chinois par exemple. Mais c'est le chemin que les gens emprunteront s'ils n'y prêtent pas attention."

Google a annoncé le mois dernier avoir déposé un recours contre l'injonction qui lui est faite par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) française de déréférencer certains résultats de recherche sur toutes les extensions de son moteur de recherche.

Depuis une décision de la Cour de justice de l'Union européenne datant de 2014, les internautes résidant en Europe ont la possibilité d'obtenir des moteurs de recherche le déréférencement d'informations les concernant, sous certaines conditions.

Google, leader mondial de la recherche sur internet, applique cette décision mais en la limitant aux versions européennes de ses sites comme google.fr en France ou google.de en Allemagne.

(Mia Shanley; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)