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Le FN n'est pas un parti républicain, estime François Hollande

François Hollande a estimé dimanche sur Canal+ que le Front national n'était pas un parti républicain mais qu'il s'agissait d'"un parti dans la République" et qu'il fallait donc débattre avec cette formation qui représente une "réalité" qui "ne peut pas être niée". /Photo prise le 16 mars 2015/REUTERS/Jean-Paul Pélissier

PARIS (Reuters) - François Hollande a jugé que le Front national n'était pas un parti républicain et a reproché à Marine Le Pen de parler comme un tract du Parti communiste des années 70, provoquant la colère de Jean-Luc Mélenchon, qui y a vu une insulte pour le PCF. Invité dimanche sur Canal+, le président a fustigé un mouvement qui "reprend toujours les mêmes thèmes", créant un "risque de guerre de civilisation dans le pays". "Le Front national n'est pas un parti républicain, c'est un parti dans la République", a-t-il dit, estimant que rien ne permet de dire pour le moment que le parti dirigé par Marine Le Pen sera présent au second tour de la présidentielle de 2017. François Hollande a estimé qu'un débat entre les deux candidats restant au second tour de la présidentielle devrait avoir lieu, quels qu'ils soient. Pour combattre le FN, le chef de l'Etat a dit vouloir "projeter une autre idée de la France". "Le risque c'est la dislocation, la fracture", a-t-il insisté. François Hollande a également dénoncé la "mystification" de la présidente du FN, Marine Le Pen, qui parle selon lui "comme un tract de Parti communiste des années 70" pour se donner une image de gauche. "Parce que c'est ça en réalité, en pensant qu'on peut fermer les frontières, qu'on peut nationaliser les industries, qu'on peut sortir un certain nombre de capitaux de notre pays sans qu'il y ait de risque", a-t-il dit. "Sauf que le Parti communiste, il ne demandait pas qu'on chasse les étrangers, il ne demandait pas qu'on fasse la chasse aux pauvres, parce que même les pauvres finissent par penser qu'il y a plus pauvres qu'eux". Cette comparaison avec le PCF a fait vivement réagir Jean-Luc Mélenchon, le co-fondateur du Parti de gauche. "En insultant le parti communiste des années 70, François Hollande oublie que c'était alors le programme commun qui conduisit à la grande victoire de 1981", écrit-il dans un communiqué. "Son propos est d'une totale bassesse et indigence, indigne d'un président élu aussi par les communistes", ajoute-t-il. Florian Philippot, le vice-président du FN, a estimé pour sa part que François Hollande était "obsédé" par le parti frontiste et qu'il n'était "pas censé être dans la politique politicienne ou électorale". "Que le FN lui fasse peur, on le comprend, puisqu'il vise à prendre sa place et à imposer une autre politique de redressement national à la France. Mais on l'attendait sur autre chose. Or, sur le reste, absolument rien d'annoncé", a-t-il dit sur BFM TV. (Gérard Bon, édité par Elizabeth Pineau)