Le flou sur le futur PDG pèse sur Air France-KLM en Bourse

par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - La confusion autour de la nomination du nouveau PDG pèse sur Air France-KLM en Bourse mardi, les positions semblant encore loin d'être arrêtées sur le profil du successeur de Jean-Marc Janaillac.

Une source proche du dossier a indiqué à Reuters que la réflexion se poursuivait aussi sur le fait de savoir si le nouveau PDG d'Air France-KLM serait aussi président d'Air France, une modification inaugurée par Jean-Marc Janaillac à son arrivée en juillet 2016 alors que la compagnie française était déjà en crise.

Le groupe franco-néerlandais accuse la deuxième plus forte baisse de l'indice SBF120 vers 16h00, perdant -4,25% à 7,124 euros, des traders citant les incertitudes autour de la nomination du prochain PDG.

Air France-KLM, dont l'action a perdu la moitié de sa valeur depuis un point haut début janvier à 14,51 euros, traverse l'une des pires périodes de son histoire après la démission choc de Jean-Marc Janaillac à la suite d'un référendum raté sur les hausses de salaires chez Air France.

L'intersyndicale d'Air France, à l'origine de grèves ayant coûté à la compagnie plus de 300 millions d'euros cette année, a levé son préavis de grève du 23 au 26 juin, à l'exception du Syndicat national des pilotes d'Air France (Spaf), qui représente un quart des pilotes.

Le conseil d'administration d'Air France-KLM n'a donné à sa présidente non exécutive Anne-Marie Couderc et au directeur général Franck Terner aucun mandat pour négocier avec les syndicats, rendant encore plus cruciale la nomination d'un nouveau PDG espérée fin juin, début juillet.

INTERROGATIONS SUR L'ARRIVÉE D'ACCORHOTELS

"Le processus est toujours en cours", a dit la source proche du dossier, à la suite d'informations de presse selon lesquelles Air France-KLM avait renoncé à choisir Philippe Capron, sans connaissance de l'aérien, et dont la candidature avait suscité l'opposition de Delta Air Lines, China Eastern Airlines, actionnaires et partenaires de la compagnie et de KLM, sa filiale.

Aucune des trois compagnies n'a souhaité faire de commentaire sur le dossier.

"Nous ne commentons pas les rumeurs et les spéculations du secteur", a déclaré une porte-parole de la compagnie américaine qui, à l'instar de la compagnie chinoise, détient près de 9% d'Air France-KLM à la suite de prises de participations effectuées l'été dernier pour renforcer leurs alliances.

Une entrée au capital d'Air France-KLM d'AccorHotels par le rachat de tout ou partie des 14,3% de l'Etat français ne semble pas non plus envisageable tant que le nouveau PDG ne sera pas nommé.

"Ce n'est pas à l'ordre du jour, il faut d'abord régler la question de gouvernance", a dit la source proche du dossier.

Le plan stratégique à cinq ans, que Jean-Marc Janaillac comptait présenter en juin, est certes dans les limbes mais les grands axes sont au coeur du séminaire du conseil d'administration qui a lieu mardi et mercredi à Amsterdam, selon latribune.fr.

Le principe de développer "un outil sur le segment du low-cost long-courrier" serait ainsi acté et n'attendrait plus que le prochain PDG pour être validé, selon le quotidien économique.

Une porte-parole d'Air France-KLM s'est refusée à tout commentaire.

(Avec Alana Wise à New York, Brenda Goh à Shanghai et Bart Meijer à Amsterdam, édité par Marc Joanny)