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La campagne Clinton rattrapée par l'affaire des emails

Le FBI va ouvrir une enquête complémentaire sur l'usage par Hillary Clinton de sa messagerie personnelle lorsqu'elle était secrétaire d'Etat pour déterminer si les courriels qu'elle a adressés par ce moyen contenaient des informations confidentielles. /Photo prise le 28 octobre 2016/REUTERS/Carlos Barria

par Steve Holland MANCHESTER, New Hampshire (Reuters) - A onze jours de la présidentielle américaine, la campagne d'Hillary Clinton a été une nouvelle fois rattrapée vendredi par la question des courriels que la candidate démocrate a envoyés depuis sa messagerie privée lorsqu'elle était secrétaire d'Etat. Dans un courrier adressé à plusieurs membres républicains du Congrès, le directeur du FBI James Comey annonce que l'agence fédérale a appris l'existence de messages électroniques envoyés par Hillary Clinton qui méritaient une nouvelle enquête. Le patron du bureau d'investigation ne précise pas si ces courriels revêtent un caractère d'importance et ne fournit pas de calendrier sur la durée de cette nouvelle enquête. Hillary Clinton pensait être enfin débarrassée de cette histoire qu'elle traîne comme un boulet depuis le début des primaires lorsqu'en juillet James Comey avait estimé que l'ancienne chef de la diplomatie n'avait enfreint aucune loi et qu'aucune poursuite n'était justifiée. Le retour de cette affaire sur le devant de la scène politique vient à nouveau empoisonner la campagne démocrate et conforter les attaques de Donald Trump contre sa rivale dont il réclame à cor et à cri qu'elle soit envoyée en prison. Kellyanne Conway, directrice de campagne du candidat républicain, s'est réjouie de ce rebondissement affirmant sur Twitter "que cette grande journée de campagne était encore meilleure" que prévu. "J'ai un grand respect pour le fait que le FBI et le département de la Justice aient maintenant le courage de réparer l'horrible erreur qu'ils ont commise", a commenté Donald Trump en meeting à Manchester dans le New Hampshire. De son côté, le département d'Etat a annoncé qu'il allait collaborer avec le FBI dans cette enquête. "Nous nous tenons évidemment prêts à coopérer si on nous le demande mais nous n'avons pas d'informations supplémentaires pour le moment", a déclaré Mark Toner, porte-parole du département d'Etat. La journée avait pourtant bien commencé pour la candidate démocrate avec la publication de bons chiffres économiques annonçant une croissance de 2,9% en rythme annuel au troisième trimestre de 2016. Ce chiffre était meilleur que les estimations qui tablaient sur 2,6% grâce à une poussée des exportations et une reprise des investissements. Le camp républicain s'était empressé d'affirmer que ces résultats n'étaient pas aussi satisfaisants que l'administration fédérale voulait le faire croire. "L'Amérique peut faire mieux que cette modeste croissance de 2,9% enregistrée au troisième trimestre", a estimé Dan Kowalski, conseilleur pour les questions politiques de Trump, dans un communiqué. Le camp démocrate a lui salué cette progression, expliquant que le pays enregistrait de "réels progrès" depuis que Barack Obama a pris ses fonctions en 2009 et qu'il se bat pour sortir de la récession. (Pierre Sérisier pour le service français)