Le départ d'Assad nécessaire pour régler le conflit, dit Obama

MANILLE (Reuters) - Plusieurs mois seront sans doute nécessaires pour amener la Russie, l'Iran et la classe dirigeante syrienne à reconnaître que la guerre civile ne pourra cesser tant que Bachar al Assad sera au pouvoir, et l'Etat islamique (EI) ne sera pas éliminé tant que les hostilités se poursuivront, a estimé jeudi Barack Obama. Moscou et Téhéran reconnaissent, selon le président américain, que les djihadistes de l'EI représentent "une grave menace", mais leur action en Syrie vise d'abord à soutenir le chef de l'Etat. "Pour tout dire, je ne crois pas qu'on puisse mettre fin à la guerre civile syrienne tant qu'Assad est au pouvoir", a déclaré le président des Etats-Unis, s'adressant à la presse en marge du sommet annuel du Forum de coopération Asie-Pacifique (Apec), à Manille. "Nous reconnaissons, avec nos partenaires de la coalition, que plusieurs mois pourraient être nécessaires pour que les Russes, les Iraniens et certains membres de l'administration et de l'élite syriennes admettent la vérité que je viens d'édicter", a-t-il poursuivi. Barack Obama a par la suite redit que le centre de détention de Guantanamo, sur l'île de Cuba, pourrait être fermé sans compromettre la sécurité des Américains, mais il a reconnu rencontrer une forte opposition du Congrès sur ce dossier. "Je vous prédis qu'il y aura une forte résistance parce qu'après Paris, je pense qu'il y a chez nous une très forte tendance à prendre, sur certaines questions, des positions qui ne nous assurent pas forcément une meilleure sécurité mais qui sonnent mieux politiquement, qu'il s'agisse des réfugiés ou de Guantanamo", a-t-il dit. (Matt Spetalnick, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Marc Angrand)