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Wall Street rebondit, le Dow reprend 2,33%

par Lewis Krauskopf

NEW YORK (Rentiers) - La Bourse de New York a connu une nouvelle séance agitée mardi mais a réussi à rebondir au lendemain du plus fort recul depuis six ans et demi du Dow Jones et du S&P-500.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a repris 567,02 points, soit 2,33%, à 24.912,77 après avoir évolué dans une marge de plus de 1.100 points, entre des extrêmes de 23.778 et 24.946.

Le S&P-500, plus large, a regagné 46,20 points ou 1,74% à 2.695,14 et le Nasdaq Composite a pris 148,36 points (+2,13%) à 7.115,88.

Le Dow Jones signe ainsi sa plus forte hausse depuis le 29 janvier 2016 et le S&P depuis le 7 novembre de la même année.

Au lendemain d'un plongeon de 4,6%, une baisse sans précédent depuis août 2011, le Dow a ouvert en recul de plus de 2% puis fait du yo-yo tout au long de la séance, confirmant le retour de la volatilité sur les marchés actions où les professionnels étaient nombreux à prédire une correction après des mois d'ascension continue et une multitude de records.

"C'est une période un peu folle et le marché tente de reprendre pied", constate John Lynch, stratège chez LPL Financial à Charlotte, en Caroline du Nord.

"Il va falloir du temps pour revenir à une situation plus normale", ajoute Paul Nolte, gérant chez Kingsview Asset Management à Chicago, qui s'attend à de nouveaux à-coups ce mois-ci avant la reprise d'une tendance haussière.

Dans un marché rendu nerveux par la hausse des rendements obligataires, la correction a été provoquée vendredi par la composante salariale de la statistique de l'emploi de janvier qui a amené les investisseurs à revoir leurs anticipations d'inflation, avec le risque que la Réserve fédérale accélère ses hausses de taux.

Plusieurs stratégistes, comme Lori Calvasina chez RBC Capital, ont toutefois dit d'ores et déjà profiter de la baisse des deux séances précédentes pour acheter à bon prix.

L'indice Vix de la volatilité, qui avait fini lundi à son plus haut depuis août 2015, a grimpé jusqu'à 50,30 avant de redescendre à 29,98 en clôture, en repli de pratiquement 20 points sur la journée.

A son plus bas de mardi à 23.778 points, le Dow Jones accusait une baisse de 10,7% par rapport à son record du 26 janvier à 26.616. Le S&P en était lui à 9,7% de baisse depuis son record à la même date.

Avec le rebond en clôture, les deux indices sont toutefois repassés en positif depuis le début de l'année, progressant d'environ 0,8%.

REBOND DES INDICES SECTORIELS S&P

"Les marchés actions sont sous pression et la correction pourrait se poursuivre", dit Ben Laider, stratège actions chez HSBC, en notant qu'en moyenne les indices redescendent de 16% en phase de correction. "Mais si ce retrait était attendu, le tableau général n'a pas changé", ajoute-t-il en soulignant la solidité de la croissance économique et des résultats de sociétés.

La chute du marché lundi a été semble-t-il amplifiée par le débouclement brutal de positions pariant sur un maintien d'un bas niveau de volatilité.

"Si ce n'est que l'implosion des positions courtes sur la volatilité, ce n'est pas la fin du 'bull market' (marché haussier)", veut croire Michael Antonelli, responsable des ventes institutionnelles chez Robert W. Baird à Milwaukee.

"Les gens vont désormais se méfier avant de parier sur l'absence de volatilité. Cela va changer la psychologie du marché en éliminant la perception d'argent facile."

Jay Clayton, le président de la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de Wall Street, a dit "ne pas vraiment savoir" les causes du mini-krach de lundi - le Dow a perdu jusqu'à 1.600 points en séance - mais a ajouté qu'il n'y avait aucun signe de dysfonctionnement du marché.

Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor, a pour sa part assuré que le retour de la volatilité n'était pas suffisant pour remettre en cause les fondamentaux du marché.

Neuf des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en hausse mardi, les seules baisses étant pour les secteurs défensifs des services aux collectivités (-1,51%) et de l'immobilier (-0,15%).

DowDupont (+5,97%) a signé la meilleure performance du Dow Jones, au sein duquel Home Depot, Apple et Chevron se sont aussi distingués avec des hausses de plus de 4%.

Parmi les victimes du jour, l'opérateur boursier CBOE, propriétaire de l'indice Vix, a chuté de 10,41%. Au total, trois ETF Vix inversés, pariant sur la poursuite d'une faible volatilité, ont été arrêtés mardi après de lourdes pertes la veille.

(avec April Joyner, Chuck Mikolajczak et Sinead Carew à New York, Tanya Agrawal à Bengalore; Véronique Tison pour le service français)