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Wall Street grimpe péniblement, Apple au-dessus des 900 milliards de dollars

par Noel Randewich

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini mercredi en très légère progression, voire marginale pour le Dow Jones, les incertitudes entourant l'issue des débats au Congrès américain sur les baisses d'impôts massives promises par Donald Trump continuant de peser sur la tendance.

Wall Street a en revanche été soutenue par Apple, qui, avec un gain de 0,82%, a pour la première fois fini avec une capitalisation boursière supérieure à 900 milliards de dollars, 905 milliards exactement.

L'indice Dow Jones a gagné 6,13 points (0,03%), à 23.563,36. Il s'agit de son cinquième record de clôture d'affilée. Depuis le premier record de cette série, le Dow Jones n'a avancé que de 0,2%.

Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 3,74 points, soit 0,14%, à 2.594,38. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pour sa part fini sur une progression plus prononcée de 21,34 points (0,32%) à 6.789,12.

La perspective d'allégements d'impôts massifs pour les entreprises et les particuliers a été l'un des principaux moteurs de la hausse des marchés depuis l'élection de Donald Trump il y a un an jour pour jour, avec notamment une progression de 21% du S&P-500 sur la période, mais les débats ne font que commencer au Congrès américain et les investisseurs craignent qu'ils débouchent sur une réforme fiscale édulcorée.

Le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a déclaré mercredi que le projet dévoilé la semaine dernière par la majorité républicaine prévoyait bien un abaissement immédiat de 35% à 20% du taux de l'impôt sur les sociétés. Il a toutefois laissé la porte ouverte à une mise en oeuvre progressive de cette réforme.

"Les investisseurs réalisent que le projet fiscal de la Chambre est une version préliminaire et ils ne s'attendent pas vraiment à ce qu'il soit adopté. Nous n'avons même pas encore vu à quoi ressemble la version du Sénat", dit Brad McMillan, responsable de l'investissement chez Commonwealth Financial.

"Je crois que le marché a déjà digéré une grande quantité d'informations positives, notamment des résultats d'entreprises solides, et désormais quelques motifs d'inquiétude commencent à prendre le dessus", ajoute-t-il.

LES BANQUES CONTINUENT DE SOUFFRIR

L'un de ces motifs d'inquiétude concerne le marché obligataire avec l'aplatissement de la courbe des taux aux Etats-Unis. Les rendements à court terme des emprunts du Trésor américain ont tendance à grimper avec le cycle de hausses de taux lancé par la Réserve fédérale alors que les rendements à plus longue échéance souffrent des faibles perspectives d'inflation à long terme.

Cet aplatissement de la courbe des taux, avec un écart de rendements entre les Treasuries à deux et 10 ans à son plus bas niveau depuis novembre 2007, est synonyme de pression sur les marges des activités de crédit des banques.

Wells Fargo (-1,44%), JP Morgan (-1,12%) et Bank of America (-1,44%) ont encore souffert en conséquence.

Le principal frein à la progression du S&P-500 a été Time Warner à la suite d'informations selon lesquelles le département américain de la Justice réclame à AT&T la vente de Turner Broadcasting, maison-mère de CNN, ou du réseau de télévision satellitaire DirecTV pour approuver son projet de rachat du groupe de médias et de divertissement.

Le titre Time Warner a perdu 6,51%, AT&T a gagné 1,12%.

Snap a chuté de 14,62%. Malgré l'annonce d'une prise de participation du chinois Tencent, les investisseurs ont surtout retenu que le propriétaire de l'application Snapchat avait enregistré une croissance plus faible que prévu de son nombre d'utilisateurs et décidé une refonte de l'application.

L'éditeur de jeux vidéo Take-Two Interactive Software a en revanche bondi de 10,58% après avoir relevé sa prévision de chiffre d'affaires annuel, y compris pour le trimestre des fêtes de fin d'année. Il a entraîné dans son sillage Activision Blizzard 5,89% et Electronic Arts 2,19%.

(Avec Tanya Agrawal à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)