Wall Street termine en hausse, portée par les techs

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé vendredi en nette hausse une séance marquée par l'envol des géants de la technologie, qui a permis au Nasdaq de réaliser un gain de plus de 2% et sa meilleure performance depuis près d'un an.

L'indice Dow Jones a gagné 33,33 points, soit 0,14%, à 23.434,19.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a progressé de 20,67 points, soit 0,81%, à 2.581,07 et le Nasdaq Composite a pris 144,49 points, soit 2,20%, à 6.701,26.

Sur la semaine, le Dow affiche un gain de 0,45%, le S&P-500 de 0,23% et le Nasdaq de 1,09%.

Plus forte hausse du Dow, Intel, premier fabricant mondial de semi-conducteurs, a progressé de 7,38% après avoir relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année..

En deuxième position, Microsoft s'est adjugé 6,41% après la publication de résultats trimestriels meilleurs qu'attendu, grâce à la forte demande pour ses services d'informatique dématérialisée (cloud).

Apple a pris la troisième place du podium, avec un gain de 3,58%. Le groupe californien a évoqué des précommandes "hors normes" pour l'iPhone X, démentant ainsi les inquiétudes quant au niveau de demande pour cette version marquant les 10 ans de l'appareil.

Amazon et Alphabet, la maison-mère de Google ( GOOGL.O) n'ont pas été en reste.

Le géant de la distribution en ligne a gagné 13,22%, à la faveur d'un bond de 34% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre et d'un bénéfice plus élevé que prévu.

La maison-mère de Google, qui a annoncé des revenus publicitaires supérieurs aux attentes et une hausse de sa marge opérationnelle au troisième trimestre, a pris 4,26%.

"LES FORTS DEVIENNENT PLUS FORTS"

La capitalisation boursière cumulée d'Amazon, Microsoft, Alphabet et Intel s'est accrue de près de 140 milliards de dollars (121 milliards d'euros) sur la seule séance de vendredi.

A eux quatre, ces groupes ont généré plus de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires au troisième trimestre, soit près de 2% du PIB des Etats-Unis.

"De bien des façons, nous observons que les forts deviennent plus forts", relève Eric Wiegand, gérant de portefeuilles chez Private Client Reserve.

"A de tels niveaux de valorisations, cela devient sans aucun doute impératif pour ces groupes de publier des résultats opérationnels solides et c'est ce à quoi nous avons assisté."

Le compartiment des techs du S&P-500 a clôturé sur un gain de 2,91%, plus forte hausse sectorielle. Il a réalisé sa meilleure séance depuis mars 2016.

Le secteur a gagné près de 35% depuis le début de l'année, à comparer à un gain de 15% pour le S&P-500.

La croissance des bénéfices est de 6,7% à ce stade en moyenne, selon les données de Thomson Reuters.

Sur les 273 sociétés qui ont publié leurs résultats, 74% ont dépassé les prévisions, à comparer à une moyenne de 72% sur les quatre derniers trimestres.

La première estimation de la croissance américaine, au troisième trimestre, plus forte que prévu, est venue renforcer ce sentiment de confiance. Le PIB américain a augmenté de 3% en rythme annualisé, après +3,1% au deuxième.

Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur une croissance de 2,5% sur la période juillet-septembre.

Des informations faisant état de la possible nomination de Jerome Powell à la tête de la banque centrale américaine, ont également soutenu le marché. L'actuel gouverneur de la Fed est perçu comme plus enclin à poursuivre la politique monétaire accommodante de Janet Yellen.

MERCK LÂCHE PLUS DE 6%

Toutes les valeurs n'ont pas pour autant profité de ce contexte positif.

Merck a accusé un repli de 6,05%, plus forte baisse du Dow, après avoir publié une baisse de son chiffre d'affaires au troisième trimestre.

Chevron a lâché 4,14%, sanctionné pour un bénéfice inférieur aux attentes en raison d'un recul de sa production aux Etats-Unis.

La chaîne de grands magasins JC Penney, qui a drastiquement réduit ses prévisions de ventes et de bénéfice annuels, a abandonné 14,75%.

Mattel, premier fabricant mondial de jouets a perdu 8,91% après l'annonce de résultats décevants et d'une suspension de son dividende trimestriel.

Le site de voyages en ligne Expedia a dévissé de près de 16% après l'annonce de résultats bien inférieurs aux attentes et une révision à la baisse de la prévision de son bénéfice sur l'ensemble de l'année.

Cinq des 11 compartiments du S&P-500 ont fini dans le rouge, le secteur des biens de consommation essentiels et le celui des matériaux affichant les plus mauvaises performances avec un repli de 0,86% pour le premier et de 0,54% pour le second.

Environ 7,43 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains vendredi, contre 6,04 milliards sur la moyenne des 20 dernières séances.

(Avec Sruthi Shankar à Bangalore, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)