Wall Street termine à des records, portée par la distribution

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé en hausse jeudi, avec des indices S&P 500 et Nasdaq à des niveaux record, soutenue par de bons résultats dans le secteur de la distribution, notamment de Best Buy, qui a bien profité de l'amélioration du marché américain de l'emploi.

L'indice Dow Jones a pris 70,53 points, soit 0,34%, à 21.082,95. Le S&P-500, plus large, a gagné 10,68 points, soit 0,44%, à 2.415,07. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 42,23 points (+0,69%) à 6.205,26 points.

Le sentiment de marché était encore soutenu par la publication la veille des "minutes" de la réunion de mai de la Réserve fédérale américaine, montrant que ses responsables tablaient sur une accélération de la croissance.

Les participants à la réunion étaient également en faveur d'une réduction progressivement le bilan de la Fed, actuellement de 4.500 milliards de dollars, alimenté pour l'essentiel par des rachats d'emprunts du Trésor et des titres adossés à des crédits immobiliers opérés dans le sillage de la crise de 2007-2009.

"Un dégonflement progressif du bilan de la Fed, plutôt que d'un seul coup ou par gros paquets, est positif", note Robert Pavlik, responsable de la stratégie chez Boston Private Wealth.

La publication, une heure avant l'ouverture d'un nombre d'inscriptions au chômage légèrement inférieur aux attentes la semaine dernière a eu peu d'impact sur la cote.

Selon les analystes, le fait que le S&P 500 ait pu franchir la barre des 2.400 points et rester au-dessus de ce niveau pour la troisième séance de suite est un soutien technique au marché.

"Le franchissement des 2.400 sur le S&P est un élément de soutien qui attire des acheteurs, ce niveau ayant été pendant si longtemps une résistance indépassable," a dit Robert Pavlik.

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Du côté des valeurs, Best Buy s'est envolé de 21,48% à un record de 61,25 dollars, plus forte hausse de S&P, après une hausse inattendue de ses ventes trimestrielles à magasins constants. Le distributeur d'électronique grand public a également annoncé qu'il comptait dégager 600 millions de dollars d'économies de coûts d'ici la fin de l'exercice fiscal 2021.

De même, le distributeur Sears a grimpé de 13,52% après avoir fait état d'un bénéfice trimestriel pour la première fois en près de deux ans.

L'indice des biens de consommation, hors achats de première nécessité, a progressé de 0,93%.

Amazon, un des plus gros contributeurs à la hausse du S&P et du Nasdaq, a pris 13,03% à 993,38 dollars. L'action a touché son record de 999 dollars en cours de séance, flirtant avec la barre des 1.000 pour la première fois de son histoire.

General Motors (-1,8%) a perdu jusqu'à près de 4%, le constructeur étant poursuivi par des clients qui le soupçonnent d'avoir employé sur des centaines de milliers de véhicules diesel un dispositif de trucage des tests d'émissions polluantes comme l'avait fait Volkswagen.

Le joaillier Signet Jewelers a chuté de 7,76% à 50,30 dollars, son plus bas niveau en plus de cinq ans et demi, à la suite de l'annonce d'un repli plus net que prévu, de 11,5%, de ses ventes trimestrielles à magasins comparables, alors que le consensus Metrix était pour une baisse de 8,4%.

L'un des seuls indices sectoriels a avoir fini dans le rouge a été celui de l'énergie, en recul de 1,79%, dans le sillage du pétrole. Le baril de brut perdait près de 5%, victime de prises de profits après l'annonce, largement anticipée et même jugée décevante par certains intervenants, d'une prolongation de neuf mois jusqu'à fin mars de l'accord sur la réduction de la production, décidée à Vienne.

Environ 6,4 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, en retrait par rapport au volume moyen de 6,8 milliard constaté au cours des 20 dernières séances, selon les données de Thomson Reuters.

Sur le marché des changes, le dollar s'est stabilisé face à un panier de devises de référence, non loin du creux de six mois et demi touché lundi, au lendemain des "minutes" de la Fed qui ont un peu freiné les anticipations de hausse des taux.

Les rendements des obligations du Trésor américain ont légèrement baissé, les investisseurs se demandant si la Fed relèvera encore ses taux plus d'une fois cette année ou pas.

Les Bourses européennes ont connu jeudi des variations modestes dans de faibles volumes en ce jour de l'Ascension, malgré le net repli du compartiment de l'énergie dans le sillage du pétrole et d'un plongeon du groupe britannique de services pétroliers Petrofac.

(Avec Tanya Agrawal, Juliette Rouillon pour le service français)