Wall Street tiré vers le bas par Merck et les impôts

par Lewis Krauskopf

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en légère baisse lundi, plombée à la fois par la chute du titre Merck, un poids lourd de la cote, et par de nouvelles interrogations concernant les projets de baisses des impôts de l'administration Trump.

L'indice Dow Jones a cédé 0,36%, soit 85,45 points, à 23.348,74. Le S&P-500, plus large, a perdu 8,24 points, soit 0,32%, à 2.572,83. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 2,30 points (-0,03%) à 6.698,96.

Les deux premiers indices, qui sont sur une série de sept hausses hebdomadaires de suite, restent cependant tout près de leurs records. A un jour de la fin du mois d'octobre, ils sont bien partis pour afficher leur meilleure performance mensuelle depuis février.

Fin septembre, le président Donald Trump a présenté un projet de réforme fiscale prévoyant notamment un taux d'impôt sur les sociétés ramené de 35% à 20%.

Cependant, certains signes ont dernièrement suggéré que l'administration Trump ne disposait que d'une faible marge de manoeuvre pour faire aboutir ce projet malgré la majorité que détiennent les républicains au Congrès.

L'agence Bloomberg a jeté un froid parmi les investisseurs en disant dans la journée que l'objectif de 20% ne serait atteint qu'en 2022, le taux actuel ne devant être réduit que de trois points l'année prochaine.

"Beaucoup d'acteurs de marché voient cette baisse des impôts comme le nouveau moteur de la hausse des actions", a dit Rick Meckler, président de LibertyView Capital Management.

Les investisseurs ne semblent en revanche guère s'émouvoir du fait que Paul Manafort, ancien directeur de campagne de Donald Trump, et son associé Rick Gates ont été inculpés de douze chefs d'accusation, dont conspiration contre les Etats-Unis et blanchiment d'argent.

Le dollar a reculé de plus de 0,4% face à un panier de devises internationales, pénalisé par les spéculations donnant Jerome Powell, actuel gouverneur de la Réserve fédérale, comme le favori pour succéder à Janet Yellen à la présidence de la banque centrale américaine.

Le repli du billet vert a contribué à la poursuite de la hausse des cours du pétrole, qui restent surtout soutenus par la perspective d'une nouvelle prolongation de l'accord mondial de réduction de la production.

Sur le marché obligataire, le prix des emprunts du Trésor à 10 ans a augmenté de 0,5%, signe d'une certaine prudence des investisseurs à l'entame d'une semaine chargée en termes de politique monétaire, avec les réunions de la Banque du Japon (mardi), de la Fed (mercredi) et de la Banque centrale européenne (BCE) (jeudi).

LE TITRE LYONDELLBASELL S'ENVOLE

L'action Merck a perdu 6,06% à 54,71, soit la plus forte baisse du Dow Jones, en réaction à la décision du géant pharmaceutique de retirer sa demande de commercialisation en Europe du médicament Keytruda dans le traitement des cancers du poumon.

Merck a également accusé le deuxième recul le plus prononcé du S&P 500 derrière le titre Advanced Micro Devices (AMD), qui a perdu 8,03% à 10,89 dollars, sous le coup d'un abaissement de recommandation de Morgan Stanley.

A l'autre bout du spectre, Mattel a gagné 11,29% à 15,58 dollars, signant la plus forte hausse du S&P 500, refaisant le terrain perdu vendredi (-8,91%) suite à l'annonce par le fabricant de jouets qu'il suspendait le versement de son dividende trimestriel.

Derrière Mattel, l'action LyondellBasell Industries a pris 7,06% à 106,00 après que le Wall Street Journal a rapporté que le groupe pétrochimique américain était entré dans des discussions préliminaires en vue de racheter le brésilien Braskem.

Toujours dans le domaine des fusions & acquisitions, les titres Sprint et T-Mobile US ont chuté de respectivement 9,3% et 5,4% après qu'une source a dit que Le groupe japonais Softbank envisageait de mettre fin aux discussions sur un projet de fusion entre sa filiale Sprint et T-Mobile US dans la téléphonie mobile aux Etats-Unis, en raison de ses réticences à abandonner le contrôle du nouvel ensemble.

L'action Apple, première capitalisation boursière mondiale, a signé la plus forte hausse du Dow Jones (+2,25% à 166,72 dollars) au vu de signes d'une forte demande pour l'iPhone X.

Quelque 6,6 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance, soit un niveau supérieur à la moyenne quotidienne de six milliards observée au cours des 20 dernières sessions.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)