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Wall Street clôture en baisse, Apple pèse

par Stephen Culp

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse lundi, pénalisée par la baisse d'Apple, alors que le dollar et les rendements des emprunts d'Etat étaient orientés à la hausse, soutenus par la perspective d'un resserrement des politiques monétaires des grandes banques centrales.

L'indice Dow Jones a perdu 177,23 points, soit 0,67%, à 26.439,48.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 19,34 points, soit 0,67% à 2.853,53, accusant son plus fort repli sur une séance depuis environ cinq mois.

De son côté, le Nasdaq Composite a cédé 39,27 points, soit 0,52% à 7.466,50.

Apple a lâché 2,07%, deuxième plus forte baisse du Dow, après avoir atteint un plus bas de 167,7 dollars. Le Nikkei a rapporté que la firme à la pomme allait réduire de moitié son objectif de production d'iPhone X au premier trimestre 2018 à 20 millions d'unités. Le titre affiche ainsi sa première baisse de l'année..

La semaine sera marquée notamment par une avalanche de publications de résultats et par la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

DIX DES 11 SECTEURS DU S&P-500 DANS LE ROUGE

Dix des 11 secteurs du S&P-500 ont fini dans le rouge. Le valeurs de l'énergie, pénalisées par le recul des cours du brut, ont accusé le plus fort repli (-1,55%).

Les valeurs défensives ont également reculé, sur fond de hausse des rendements des Treasuries à dix ans. Les services aux collectivités et les télécoms ont perdu 1,28%, l'immobilier 1,17%. Le compartiment technologique a reculé 0,87%.

Seul, le secteur de la distribution a tiré son épingle du jeu avec, avec un gain de 0,34%.

"Les mouvements d'aujourd'hui s'expliquent par quelques prises de bénéfices après la semaine dernière et avant une semaine très chargée", explique Randy Frederick, responsable du trading et des dérivés chez Charles Schwab.

"Jusqu'à présent la saison des résultats a été assez bonne et les prévisions, pour la plupart des entreprises, sont solides, ce qui devrait soutenir les marchés actions", ajoute-t-il.

Les analystes ont relevé leurs prévisions de bénéfices au quatrième trimestre pour les entreprises du S&P-500 à 13,2%, contre 12% au début de l'année, selon les données Thomson Reuters.

Mais le rythme de progression du S&P-500, qui a gagné 7% depuis le début de l'année, a également fait naître une inquiétude sur les marchés.

L'indice de volatilité CBOE, surnommé "l'indice de la peur", a atteint 13,23, son plus haut niveau depuis le 1er décembre.

VMWARE LÂCHE PLUS DE 16%

Aux valeurs, VMWare, filiale du groupe informatique Dell Technologies a abandonné 16,63%. La chaîne CNBC a rapporté que sa maison-mère envisageait une "fusion inversée massive" avec sa division cotée de logiciels de virtualisation, afin de s'épargner une introduction en Bourse.

Sprint, AT&T et Verizon ont perdu respectivement 1,86%, 1,48% et 1,08%. Les opérateurs télécoms ont souffert d'informations selon lesquelles les conseillers de Donald Trump en matière de sécurité nationale songeaient à ce que l'Etat fédéral se charge lui-même de déployer un réseau de téléphonie mobile de nouvelle génération, la 5G, aux Etats-Unis.

De son côté, CBS s'est replié de 2,12%. L'audience télévisée de la cérémonie des Grammy Awards, retransmise dimanche par la chaîne, a chuté de plus de 30% cette année par rapport à 2017, selon les chiffres provisoires du cabinet Nielsen rapportés lundi par Variety.

Wynn Ressorts a poursuivi sa chute entamée vendredi et a abandonné 9,32%. Le groupe de casinos, qui a fini lanterne rouge du S&P-500 a annoncé la formation d'une commission d'enquête après les accusations d'abus sexuel portées contre son directeur général Steve Wynn.

McDonald's, qui publie ses résultats mardi, a fini en repli de 0,33% après avoir touché un record de 178,57 dollars.

A la hausse, Lockheed Martin a pris 1,90 %, après avoir fait état d'un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes malgré une perte en raison d'une charge exceptionnelle liée à la réforme fiscale américaine.

Plus forte progression du S&P-500, Dr Pepper Snapple s'est octroyé 23,9% en réaction à l'annonce d'un rapprochement avec Keurig Green Moutain, surtout connu pour ses machines à boissons chaudes, qui créera un nouvel ensemble affichant un chiffre d'affaires annuel de 11 milliards de dollars.

Environ 7,1 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, contre 6,9 milliards sur la moyenne des 20 dernières séances.

LE DOLLAR MONTE, LE PÉTROLE BAISSE

Sur le front macroéconomique, les investisseurs ont pris connaissance des derniers chiffres de la mesure préférée de l'inflation de la Réserve fédérale américaine, l'indice des prix "core PCE", ressortis conformes aux attentes en décembre, hausse de 0,2% d'un mois sur l'autre et de 1,5% sur un an.

Les dépenses des ménages américains ont connu en décembre une croissance solide, qui s'est toutefois réalisée aux dépens d'une nouvelle érosion de leur taux d'épargne, tombé à son plus bas niveau depuis dix ans, ce qui pourrait susciter des inquiétudes pour la consommation et la croissance futures.

Le dollar a pris 0,28% face à un panier de devises de référence, mais devrait néanmoins afficher une baisse de 3% sur le mois de janvier.

L'euro a reculé, lui, de 0,27% face au billet vert à 1,2386, après avoir atteint un plus bas de 1,2335 dollar.

Sur le front obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans s'est quelque peu apaisé, mais a gagné encore près de quatre points de base, autour de 2,7%, contre 2,662% vendredi soir. Il avait auparavant atteint brièvement 2,718%, son plus haut niveau depuis avril 2014.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut ont évolué en baisse, pénalisés par la production aux Etats-Unis, mais s'orientent vers leur plus forte hausse pour un mois de janvier depuis cinq ans. Le Brent est resté sous les 70 dollars le baril et le brut léger américain en deçà des 66 dollars.

(Avec Tanya Agrawal; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)