Wall Street souffre des mauvais indicateurs économiques

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a connu mercredi une deuxième séance consécutive de baisse en raison d'indicateurs économiques accueillis avec déception par les investisseurs, qui redoutent désormais de mauvais chiffres de l'emploi vendredi.

Parmi les principaux perdants de cette première séance du deuxième trimestre, on retrouve certaines valeurs qui avaient été à leur avantage au cours des trois premiers mois de l'année. L'indice sectoriel de la santé sur le Standard & Poor's 500 a ainsi reculé de 1,24% alors qu'il avait été le plus performant au premier trimestre (+6,2%). L'indice des biens de consommation discrétionnaire, autre gagnant du premier trimestre, a cédé 0,45%.

A l'inverse, les valeurs du secteur de l'énergie ont progressé de 0,18% avec le rebond des cours du pétrole, l'absence d'accord dans les négociations sur le programme nucléaire de l'Iran écartant dans l'immédiat la perspective d'un afflux de pétrole iranien sur les marchés.

Deux indicateurs ont déçu les investisseurs.

Le secteur privé aux Etats-Unis a créé 189.000 emplois en mars, selon l'enquête mensuelle du cabinet spécialisé ADP, un chiffre inférieur aux attentes, tandis que, selon l'indice ISM, la croissance de l'activité manufacturière aux Etats-Unis a connu en mars son ralentissement le plus marqué depuis près de deux ans.

L'indicateur le plus attendu cette semaine est toutefois celui des créations d'emplois en mars, qui sera publié alors que les marchés seront fermés vendredi, jour saint pour les chrétiens. L'incapacité des investisseurs à réagir à chaud à cette statistique devrait renforcer la volatilité sur les marchés d'ici là.

"Nous avons des statistiques décevantes aujourd'hui et donc la réaction initiale a été de vendre des actions", a souligné Bucky Hellwig, vice-président de BB&T Wealth Management.

LES CONSTRUCTEURS AUTOMOBILES À LA PEINE

En outre, la vigueur du dollar, qui a limité les bénéfices de certaines multinationales, alimente l'incertitude sur les performances des entreprises cotées alors que débute la saison des résultats, a-t-il ajouté.

Le flou est d'autant plus épais que les investisseurs peuvent à l'inverse faire une lecture positive des indicateurs décevants publiés mercredi, en considérant qu'ils pourraient inciter la Réserve fédérale à retarder la hausse attendue des taux d'intérêt.

L'indice Dow Jones regroupant 30 valeurs vedettes a perdu 77,94 points, soit 0,44%, à 17.698,18 points. Le Standard & Poor's-500, plus large et principale référence de nombreux investisseurs, a cédé 8,20 points (0,40%) à 2.059,69 points et le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a reculé de 20,66 points (0,42%) à 4.880,23 points.

Parmi les premières entreprises à publier ses résultats trimestriels, Monsanto a vu son titre progresser de quasiment 4% à 116,96 dollars après avoir déclaré que la variété de son portefeuille d'actifs devrait lui permettre d'atteindre une croissance solide cette année malgré les vents contraires dus au dollar fort.

La foncière de centres commerciaux Macerich a enregistré la plus forte baisse du S&P-500, avec une chute de 6,64% à 78,73 dollars, après le retrait de l'offre de rachat de sa concurrente Simon Property, dont le titre a en revanche pris 1,2% à 197,99 dollars.

Après la publication des ventes des constructeurs au mois de mars, General Motors et Ford ont perdu respectivement 2,03% à 1,43% tandis que le titre coté à New York de Fiat Chrysler n'a pris que 0,3%.

(Bertrand Boucey pour le service français)