Wall Street finit stable, Apple plombe le Nasdaq

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini sur une note étale jeudi, le Dow Jones et le S&P-500 parvenant à effacer leurs pertes en toute fin de séance malgré un recul de 2,37% d'Apple et des prises de bénéfice sur de nombreuses autres valeurs technologiques.

Trente ans jour pour jour après le krach de 1987 qui l'avait vu perdre 508 points (22,6%) en une séance, l'indice Dow Jones a fini sur un gain symbolique de 5,44 points ou 0,02% à 23.163,04, 110 points au-dessus de son point bas du jour à 23.052.

Le Standard & Poor's-500, plus large, a gagné 0,84 point, soit 0,03%, à 2.562,10 alors que le Nasdaq Composite a reculé de 19,15 points (0,29%) à 6.605,07, plombé par Apple.

Le marché a réagi positivement en fin de séance à une information de presse selon laquelle Jerome Powell, un des gouverneurs de la Réserve fédérale, aurait la préférence de la Maison blanche pour succéder à Janet Yellen à la tête de la banque centrale en février prochain.

Powell est considéré comme un Républicain modéré qui assurerait une continuité à la tête de la Fed, avec notamment le maintien de taux à un bas niveau, si Yellen n'est pas désignée pour un deuxième mandat.

L'article de Politico a fait reculer le dollar et les rendements des emprunts d'Etat américains.

A Wall Street, la séance avait jusque-là dominée par le recul d'Apple sur fond d'inquiétudes pour les ventes de son smartphone iPhone 8 avant le lancement début novembre du nouvel iPhone X.

Le titre a lâché 2,37% à 155,98 dollars, la plus forte baisse du Dow.

D'autres poids lourds technologiques ont subi des prises de bénéfice à l'image d'Amazon et d'Alphabet, la maison mère de Google, qui ont tous deux perdu plus de 1%.

"L'impact d'Apple a plombé toute la cote", commente Phil Blancato, directeur de Ladenburg Thalmann Asset Management à New York. "Leur plan marketing laisse à désirer, sachant qu'il y a deux nouveaux téléphones et qu'on est à deux semaines seulement de la sortie du deuxième. Si vraiment il est révolutionnaire, je ne comprends pas le calcul."

Le secteur des techs, ajoute-t-il, était vulnérable à des prises de bénéfices après avoir pris plus de 30% depuis le début de l'année et contribué largement aux records en série des trois principaux indices de Wall Street.

L'indice S&P des technologiques a cédé 0,35%.

TRAVELERS EN TÊTE DU DOW APRÈS SES RÉSULTATS

Six des 11 grands indices sectoriels S&P-500 ont fini en hausse, avec en tête le compartiment défensif des services aux collectivités (+1,01%).

Le secteur de la santé (+0,61%) a profité de la hausse de 4,71% du fabricant d'équipements médicaux Danaher, qui a atteint un record après des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

Les télécoms ont pris 0,46% sous l'impulsion de Verizon, qui s'est adjugé 1,15% en réaction à ses résultats du troisième trimestre.

L'indice sectoriel de l'énergie a en revanche cédé 0,31% avec les cours du brut qui ont subi des prises de bénéfice.

Parmi les valeurs individuelles, United Airlines, la troisième compagnie aérienne américaine, a chuté de 12,08%, la plus forte baisse du S&P-500, après l'annonce d'une baisse de son bénéfice au troisième trimestre et de prévisions jugées décevantes pour le trimestre en cours.

Parmi les rares techs à tirer leur épingle du jeu, l'éditeur de logiciels Adobe a bondi de 12,2418, la meilleure performance du S&P-500, en réaction à des prévisions de bénéfice annuel supérieures aux attentes. Cette hausse porte l'avance du créateur de Photoshop à plus de 65% depuis le début de l'année.

Les deux meilleurs performances du Dow Jones ont été pour l'assureur Travelers (+2,42%), soutenu par des résultats trimestriels meilleurs que prévu, et General Electric qui a pris 1,99% avant de publier à son tour ses résultats vendredi.

(avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)