Wall Street finit en hausse, Trump plus souple sur les tarifs

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en légère hausse jeudi après une courte hésitation, Donald Trump semblant avoir assoupli sa position sur les tarifs douaniers, apaisant les craintes de guerre commerciale qui dominaient depuis une semaine.

L'indice Dow Jones a gagné 93,85 points, soit 0,38%, à 24.895,21. Le Standard & Poor's 500, plus large, a pris 12,17 points, soit 0,45%, à 2.738,976 et le Nasdaq Composite a avancé de 31,30 points, soit 0,42%, à 7.427,95 points. L'indice de volatilité Vix a perdu 6,75% à 16,56 points.

Donald Trump a signé jeudi soir les déclarations imposant des droits de douane sur les importations américaines d'aluminium et d'acier, précisant qu'ils n'entreraient pas en vigueur avant quinze jours et soulignant que les Etats-Unis restaient ouverts à leur modification ou leur retrait pays par pays. Le Canada et le Mexique seront dans un premier temps exempté, la suite dépendant de la renégociation en cours de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena).

"En voyant ces négociations se jouer de cette manière chirurgicale, l'issue parait moins risquée", dit Emily Roland, responsable de la recherche chez John Hancock Investments.

Malgré cette position apparemment plus flexible avec les alliés des Etats-Unis, les intervenants s'interrogent sur l'évolution de ce différent commercial avec la Chine.

"Il ne s'agit pas vraiment de tarifs. C'est plutôt du théâtre. C'est beaucoup moins agressif que ce à quoi nous nous attendions au départ", souligne Boris Schlossberg, responsable du marché des changes chez BK Asset Management.

"La question est de savoir s'il y aura des suites. Va-t-on entrer en litige avec la Chine et sur la propriété intellectuelle? Cela pourrait être un jeu bien plus dangereux. (Donald) Trump va-t-il aller à l'affrontement avec les Chinois?"

Les craintes d'une guerre commerciale déclenchées par le projet de Trump sur les tarifs ont dominé les marchés financiers depuis jeudi dernier, accentuées par la démission mardi de Gary Cohn, principal conseiller économique de Trump, considéré comme un rempart contre le protectionnisme du président américain.

DRAGHI RASSURE SUR LES INTENTIONS DE LA BCE

Autre événement de la journée, la réunion monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui a confirmé sa politique monétaire ultra-accommodante mais a renoncé à son engagement à augmenter si nécessaire le montant mensuel de ses rachats d'actifs, se rapprochant ainsi très légèrement d'un arrêt de cette mesure non conventionnelle.

Pendant sa conférence de presse, le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré que la décision de l'institut d'émission n'indiquait pas de changement dans les anticipations et que sa politique monétaire continuerait d'être réactive.

Ses propos ont fait reculer l'euro face au dollar, qui se traite autour de 1,2312 dollar.

Aux valeurs à Wall Street, Express Scripts, un spécialiste de la gestion de prescriptions médicales, a bondi de 8,58% après l'annonce de son rachat par l'assureur santé Cigna pour un montant global de 54 milliards de dollars (43,62 milliards d'euros). L'action Cigna a perdu pour sa part 11,45%.

Du côté des indicateurs, les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu la semaine dernière après avoir touché un creux de plus de 48 ans la semaine précédente, mais la tendance atteste toujours d'un marché du travail tendu, à la veille de la publication du rapport mensuel du département du Travail.

Les investisseurs attendent les chiffres officiels de l'emploi prévus vendredi. Les rendements des obligations du Trésor américain ont évolué dans une marge étroite de fluctuation dans un climat de prudence avant ces chiffres.

(Sruthi Shankar, Patrick Vignal et Juliette Rouillon pour le service français)