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Wall Street finit sur une hausse prudente avant l'inflation

par Noel Randewich

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a enchaîné mardi une troisième séance de hausse, sous l'impulsion d'Amazon.com et d'Apple, mais la prudence est restée de mise à la veille de la statistique de l'inflation aux Etats-Unis qui pourrait conforter le rebond du marché ou au contraire le faire replonger.

L'indice Dow Jones a gagné 39,18 points, soit 0,16%, à 24.640,45 et le S&P-500, plus large, a pris 6,94 points ou 0,26% à 2.662,94.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 31,55 points (+0,45%) à 7 013,51.

Après une ouverture en baisse, les trois principaux indices se sont redressés à la mi-journée dans le sillage d'Amazon et d'Apple, qui ont fini en hausse de respectivement 2,04% et 1,00%.

Rob Haworth, stratège chez U.S. Bank Wealth Management, y voit un bon signe mais pense qu'il est trop tôt pour conclure à la fin de la correction après la chute des indices la semaine dernière. "La volatilité va perdurer pendant quelques jours encore au minimum, le temps de faire le tri", dit-il.

Les investisseurs attendent avec une certaine fébrilité les statistiques des prix à la consommation et des ventes au détail de janvier qui seront publiées une heure avant l'ouverture mercredi. Des chiffres supérieurs au consensus pourraient favoriser une nouvelle hausse des rendements des emprunts d'Etat et raviver les craintes sur les taux de la Réserve fédérale - les mêmes facteurs qui ont déclenché le mouvement de correction sur les actions après les chiffres de l'emploi du 2 février.

Hors énergie et alimentation, le taux d'inflation sur un an est prévu à 1,7% contre 1,8% en décembre.

"On attend une légère décrue de l'inflation mais une accélération pourrait amener un regain de volatilité", prévient Matt Miskin, stratège chez John Hancock Investments.

Après une semaine agitée qui a vu les indices reculer de plus de 10% par rapport à leurs pics de janvier, ce qui définit une situation de correction, le S&P-500 a repris 3,2% en trois séances. Il se situe maintenant à 7,3% de son plus haut record du 26 janvier et est revenu à ses niveaux du début décembre.

Depuis le début de 2018, l'indice de référence des gérants américains accuse un repli de 0,32% et le Dow Jones cède 0,40% alors que le Nasdaq conserve une avance de 1,60%.

Signe de la prudence des investisseurs, les volumes se sont calmés mardi avec 6,4 milliards de d'actions qui ont changé de mains contre 8,1 milliards la veille et une moyenne de 8,4 milliards sur les 20 dernières séances.

L'indice CBOE de la volatilité a cédé 0,64 point à 24,97, soit moitié moins que son pic de 50 touché la semaine dernière mais deux fois plus que son niveau de fin janvier.

Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt de référence à 10 ans s'est tassé à 2,840%, au lendemain d'un point haut de quatre ans à 2,9020.

Les craintes sur les taux - le rendement du 10 ans a grimpé de 43 points de base depuis le début janvier - ont relégué au second rang les résultats de sociétés du quatrième trimestre, dont le plus gros est connu il est vrai. Sur les 349 sociétés du S&P-500 qui ont publié à ce stade, près de 78% ont annoncé des profits supérieurs aux attentes, à comparer à une moyenne de 72% sur les quatre trimestres précédents, selon les données de Thomson Reuters.

Les bénéfices d'ensemble du S&P-500 sont maintenant estimés en hausse de 14,8% pour la période, au lieu d'une prévision de +12% avant les premières publications.

HAUSSE DU YEN ET DE L'EURO

Avec la reprise de l'après-midi, neuf des 11 grands indices sectoriels S&P-500 ont fini en hausse, seuls l'énergie (-0,45%) et les matériaux (-0,28%) restant à la traîne.

Les hausses les plus fortes ont été pour l'immobilier et la consommation discrétionnaire, qui ont pris plus de 0,5%.

En tête du S&P-500, le fabricant d'articles de sport Under Armour a bondi de 17,36% après l'annonce d'un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes.

Egalement en vedette, le distributeur pharmaceutique AmerisourceBergen a pris 9,30% à 97,77 dollars après des informations du Wall Street Journal sur un possible rachat par la chaîne de pharmacies Walgreens alors que se précise la menace d'une entrée d'Amazon sur le marché de la santé.

A la baisse, Henry Schein et Patterson Cos ont chuté de respectivement 6,64% et 5,19% après l'annonce d'une plainte antitrust de la Commission fédérale du commerce (FTC) visant les deux fournisseurs de matériel dentaire et leur concurrent non coté Benco Dental Supply, que la concurrence d'Amazon pourrait également perturber.

Avec le retour de l'appétit pour le risque sur les marchés actions, le dollar a subi des dégagements, notamment contre le yen qui a bénéficié de conjectures sur une prochaine réduction du soutien monétaire de la Banque du Japon.

Le yens'échangeait à 107,81 pour un dollar en fin de séance, en hausse de 0,8%, après avoir gagné jusqu'à 1,1% à 107,41, tout près de son plus haut de septembre dernier à 107,32 yens. Depuis le 1er janvier, la devise nippone s'est appréciée de 4,3%.

L'euro/dollar a pris 0,50% à 1,2353 et l'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier de devises de référence, a cédé 0,55% à 89,72.

Sur le marché pétrolier, le Brent a repris 0,2% sur le Nymex, après avoir touché un plus bas de deux mois, mais le WTI a fini en légère baisse.

(Avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)