Wall Street marque le pas avant Noël, Nike pèse

par April Joyner

(Reuters) - La Bourse de New York a fini en légère baisse vendredi sa dernière séance avant Noël, freinée notamment par Nike, en l'absence de catalyseurs majeurs.

L'indice Dow Jones a perdu 28,23 points, soit 0,11%, à 24.754,06.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 0,05% à 2.683,34 et le Nasdaq Composite a cédé 0,08% à 6.959,96.

Ces modestes replis n'empêchent pas les trois indices d'afficher une progression hebdomadaire: +0,42% pour le Dow, +0,29% pour le S&P-500 et +0,34% pour le Nasdaq.

"Cela a été une semaine intense", relève Mark Luschini, stratège chez Janney Montgomery Scott. "Que le marché soit un peu en hausse ou un peu en baisse n'est pas représentatif des grandes tendances (...) C'est facile de faire bouger les choses quand il y a peu d'intervenants sur le marché."

Quelque 4,81 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains vendredi, à comparer avec une moyenne de 6,98 milliards sur les 20 dernières séances.

Donald Trump a signé vendredi à la Maison blanche la loi sur la réforme de la fiscalité aux Etats-Unis, votée cette semaine par le Congrès, apportant la touche finale au premier succès législatif majeur de sa présidence.

Il a aussi paraphé une loi garantissant le financement de l'administration fédérale jusqu'au 19 janvier, évitant au pays un "shutdown" des services publics.

NIKE SANCTIONNÉ

En l'absence de catalyseurs majeurs, l'actualité des entreprises a animé la cote.

Nike a lâché 2,28%, plus forte baisse du Dow. Le premier fabricant mondial d'articles de sport a fait état d'une baisse de ses marges brutes au deuxième trimestre témoignant d'une féroce guerre des prix en Amérique du Nord, son plus grand marché.

Juste derrière, Walt Disney s'est replié de 0,82%.

UnitedHealth Group a perdu 0,76%. L'assureur santé américain a signé un accord définitif pour racheter son homologue chilien Banmedica pour 2,8 milliards de dollars (2,36 milliards d'euros), afin d'étendre sa présence en Amérique du Sud.

Celgene a lâché 1,44%, après avoir annoncé des résultats décevants pour l'association du Revlimid et du rituximab dans le traitement du lymphome folliculaire.

Le compartiment de la santé, pénalisé notamment par ces deux valeurs, a accusé le recul sectoriel le plus important du S&P-500 (-0,32%). A l'autre bout du spectre, l'immobilier a fini en tête, avec un gain de 0,74%.

La biotech Agile Therapeutics a chuté de 50,42% après s'être vu refuser la mise sur le marché d'un patch contraceptif par la Food and Drug Administration (FDA).

A l'inverse, le laboratoire Ignyta a bondi de 72,67% en réaction à l'offre d'achat du suisse Roche..

DES INDICATEURS CONTRASTÉS

Les investisseurs ont également pris connaissance d'indicateurs mitigés.

Les ménages américains ont dépensé plus que prévu en novembre mais le taux d'épargne est tombé à un creux de plus de neuf ans, ce qui laisse entrevoir un ralentissement de la consommation dans les mois à venir.

Par ailleurs, les commandes de biens durables ont baissé de manière inattendue, mais la progression des livraisons suggère que les dépenses d'équipements resteront probablement élevées au quatrième trimestre.

Le moral des ménages s'est dégradé en décembre, mais les ventes de logements neufs ont enregistré une hausse surprise en novembre, atteignant ainsi un pic de plus de 10 ans à la faveur d'une demande soutenue à travers le pays.

"Les chiffres sont relativement mitigés, mais plutôt bons et le moral des ménages reste solide et cela augure bien de la croissance économique en 2018", déclare Matthew Miskin (John Hancock Investments).

L'indice dollar n'a que peu réagi à ces statistiques.

L'euro s'échangeait lui à 1,1858 dollar, après avoir touché un plus bas à 1,1815 à l'issue du vote catalan.

Le bitcoin, la plus connue des monnaies virtuelles, a plongé sous les 12.000 dollars, perdant un tiers de sa valeur en cinq jours, avant de repasser la barre des 14.000 dollars.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans a modestement progressé à 2,486%, mais est resté en deçà de son pic de neuf mois atteint jeudi à 2,504%.

Celui des Treasuries à deux ans a terminé la semaine proche de son plus haut de neuf ans à 1,895% et celui des Treasuries à cinq ans a atteint 2,254%, son niveau le plus élevé depuis avril 2011.

Sur le front pétrolier, les cours du pétrole ont évolué à la hausse, soutenus par les espoirs d'une sortie progressive de l'accord d'encadrement de la production mis en place par l'Opep.

Les marchés américains seront fermés lundi pour le jour de Noël.

(Avec Sruthi Shankar, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)