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Wall Street finit en baisse, Walmart plombe le Dow

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse mardi au retour d'un week-end de trois jours, plombée par une chute de 10% de Walmart après des résultats inférieurs aux attentes et par une hausse des rendements obligataires.

Le Dow Jones et le S&P-500 ont mis fin à six séances consécutives de hausse mais le Nasdaq a limité les pertes, aidé par la bonne tenue d'Amazon et du secteur des semi-conducteurs.

Le Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé 254,63 points, soit 1,01%, à 24.964,75 et le S&P-500, plus large, a perdu 15,96 points ou 0,58% à 2.716,26.

Le Nasdaq Composite a abandonné 5,16 points (0,07%) à 7.234,31, ayant cédé ses gains en toute fin de séance après être monté jusqu'à 7.295 points.

Walmart, le numéro un mondial de la grande distribution, a chuté de 10,18% à 94,11 dollars après l'annonce d'un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes et d'un ralentissement de la croissance de ses ventes en ligne pendant la période des fêtes.

"Après une semaine dernière vraiment positive, il n'y avait pas d'appétit pour le risque aujourd'hui et Walmart n'a certainement pas arrangé les choses", commente Paul Nolte, gérant chez Kingsview Asset Management à Chicago.

La Bourse américaine a eu un parcours heurté ces dernières semaines, chutant de plus de 10% par rapport à ses records du 26 janvier pour ensuite signer la semaine dernière sa meilleure performance hebdomadaire en cinq ans.

La baisse de mardi a fait retomber le S&P sous sa moyenne mobile sur 50 jours, un important niveau technique, en dépit de son rebond de 4,30% la semaine dernière.

"Le tableau général en termes de situation économique et de résultats n'a pas vraiment changé, bien que clairement Walmart ait instillé de la peur", déclare Peter Kenney, stratège chez Global Markets Advisory Group à New York. "On recherche une confirmation, une confirmation technique que les marchés ont retrouvé une assise solide."

La hausse des rendements obligataires a aussi pesé sur la tendance. Alors que le marché doit absorber cette semaine trois adjudications d'un montant total de 258 milliards de dollars, le rendement des Treasuries à 10 ans évoluait autour de 2,8896% en clôture, contre 2,877% vendredi soir. Il avait atteint la semaine dernière un pic de quatre ans à 2,944%.

L'indice CBOE de la volatilité a de son côté terminé à 20,60 points, en légère hausse par rapport à sa clôture de vendredi à 19,46 mais loin de son pic de 50 points atteint le 6 février.

LES TECHS SURNAGENT

Dix des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en repli, la plus forte baisse étant pour les biens de consommation de base qui ont lâché 2,25%.

Walmart, qui a subi sa plus forte baisse en pourcentage depuis janvier 1988, a notamment entraîné dans son sillage ses concurrents Target (-2,96%) et Kroger (-4,18%).

"L'événement du jour est le gros ratage de Walmart, à cause de ses ventes en ligne dont la croissance a ralenti, et cela fait réfléchir les investisseurs", dit Kim Forrest, analyste marché chez Fort Pitt Capital Group à Pittsburgh. "L'idée est qu'à la fin il n'en restera qu'un et que ce sera Amazon."

Amazon a gagné 1,36% alors que Home Depot, en hausse une bonne partie de la séance après la publication de solides résultats, a fini en repli de 0,14%.

L'unique hausse sectorielle a été pour le compartiment des technologiques (+0,25%), porté par les semi-conducteurs dont le sous-indice Sox a pris 1,76%.

Le fabricant de puces Qualcomm a reculé de 1,33% après avoir relevé à 44 milliards de dollars (36 milliards d'euros) le montant de son offre de rachat de NXP Semiconductors, lequel a gagné 5,96% à 125,56 dollars, sous le prix proposé de 127,50 dollars par action.

"Ce qui se passe entre Qualcomm et son offre sur NXP rend l'ensemble du secteur des semi-conducteurs plus attractif", note JJ Kinahen, stratège marchés chez TD Ameritrade à Chicago.

Parmi les valeurs de second rang, le groupe de prêt-à-porter Gap a chuté de 4,99% après l'annonce du départ de l'un de ses dirigeants.

Snap, propriétaire de l'application Snapchat, a décroché de 7,30% après un abaissement de recommandation de Citigroup, désormais à la vente sur la valeur.

Quelque 6,79 milliards de titres ont changé de mains sur les marchés américains, à comparer à une moyenne de 8,48 milliards sur les 20 dernières séances.

Sur le marché des changes, le dollar a poursuivi son rebond après ses plus bas de trois ans touchés la semaine dernière, aidé par la hausse des rendements obligataires. L'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert par rapport à un panier de six devises, a pris 0,69% à 89,718, sa plus forte hausse en près de deux semaines. L'euro a reflué de 0,59% à 1,2334 dollar et le dollar/yen s'est apprécié de 0,63%.

"Je pense qu'on assiste surtout à des prises de bénéfice (sur les autres devises) et à quelques achats à bon compte de dollars", dit Omer Esiner, analyste chez Commonwealth Foreign Exchange à Washington. "A ce stade j'hésite à parler de réel changement de tendance."

Le bitcoin gagnait pour sa part 5% à 11.737,95 dollars sur la plate-forme luxembourgeoise Bitstamp, reprenant pratiquement 100% par rapport à son plus bas du début février à 5.920 dollars.

(Avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)