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Le discours de Netanyahu sans impact sur la relation USA/Iran

Le Premier ministre israélien a certes été acclamé mardi au Congrès américain, mais son discours restera vraisemblablement sans conséquences sur la politique des Etats-Unis à l'égard de l'Iran. /Photo prise le 3 mars 2015/REUTERS/Gary Cameron

par Patricia Zengerle WASHINGTON (Reuters) - Le Premier ministre israélien a certes été acclamé mardi au Congrès américain, mais son discours restera vraisemblablement sans conséquences sur la politique des Etats-Unis à l'égard de l'Iran. Ses propos, encensés par le camp républicain, majoritaire dans les deux chambres, lui ont en revanche valu de vives critiques de la part des démocrates et de Barack Obama lui-même, sans lequel rien ne pourra se faire sur ce dossier. "Il est venu, il a parlé, mais il n'a pas vaincu", a commenté Daniel Kurtzer, ancien ambassadeur en Israël et en Egypte aujourd'hui professeur à l'université de Princeton. Après le discours de Benjamin Netanyahu, Mitch McConnell, président du Sénat, a souhaité qu'un projet de loi imposant au président de soumettre tout accord sur le programme nucléaire iranien à l'approbation des parlementaires soit adopté dès la semaine prochaine. Le président a aussitôt menacé d'opposer son veto et, dans les rangs démocrates, on parle de gesticulation. "Il se pourrait même que le président n'ait pas à recourir à son veto parce qu'il y a des doutes légitimes sur le fait que (le texte) puisse être adopté au Sénat", a déclaré mercredi Josh Earnest, porte-parole de la Maison blanche. Le projet de loi a été présenté la semaine dernière par le démocrate Robert Menendez et le républicain Robert Corker. Le premier, associé à neuf autres sénateurs démocrates, a adressé mercredi une lettre à Mitch McConnell dans laquelle il se dit hostile à l'accélération de son examen. Pour Barack Obama, le texte pourrait mettre les négociations en péril au moment où elles semblent sur le point d'aboutir. L'Iran et le groupe "P5+1", qui réunit les membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie) et l'Allemagne se sont fixés pour objectif de parvenir à un accord cadre avant la fin mars et à un règlement définitif du contentieux nucléaire assorti d'une levée des sanctions en juin. Le Parti républicain dispose de 54 des 100 sièges sénatoriaux, mais 60 voix sont nécessaires à l'adoption du projet de loi. Si un accord est effectivement conclu avec l'Iran, le Congrès sera amené à se prononcer sur la levée des sanctions. (Jean-Philippe Lefief pour le service français)