Publicité

Le contrôle des armes en Allemagne en question après Munich

Dans une armurerie berlinoise. Deux ministres du gouvernement allemand mettent en cause dimanche la législation sur le contrôle des armes, après la fusillade de vendredi à Munich, où un tireur a abattu neuf personnes et en a blessé 35 autres. /Photo prise le 8 janvier 2016/REUTERS/Hannibal Hanschke

BERLIN (Reuters) - Deux ministres du gouvernement allemand mettent en cause dimanche la législation sur le contrôle des armes, après la fusillade de vendredi à Munich, où un tireur a abattu neuf personnes et en a blessé 35 autres. L'agresseur, un Germano-iranien de 18 ans, s'est suicidé alors que les forces de l'ordre se rapprochaient de lui. "Nous devons continuer de faire tout ce que nous pouvons pour limiter et contrôler strictement l'accès à des armes létales", a dit le ministre allemand de l'Economie et vice-chancelier, Sigmar Gabriel, au groupe de média allemand Funke Mediengruppe. Les autorités cherchent à savoir comment le jeune homme germano-iranien s'est procuré une arme, en dépit de signes montrant qu'il souffrait de troubles psychologiques importants et alors même que la législation allemande en la matière est l'une des plus restrictives d'Europe, selon le centre de recherche du Congrès américain. Le tireur, Ali David Sonboly, était armé d'un pistolet 9 mm Glock 17 qu'il s'était procuré sur internet. "Le contrôle des armes est une question importante", a dit le vice-chancelier au groupe de presse. "Il est évident que nous aurons un débat dans un proche avenir visant à déterminer si les lois actuelles sur le contrôle des armes sont suffisantes", a déclaré pour sa part dimanche le député Stephan Mayer, porte-parole de la CDU (Union chrétienne-démocrate, droite) au parlement. "La priorité des priorités, c'est de lutter contre le trafic d'armes, car cela pourrait aussi réduire la criminalité et le terrorisme", a-t-il ajouté. La fusillade de Munich est la troisième attaque violente commise contre des civils en Europe de l'Ouest en huit jours, et la deuxième en Allemagne. Le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière a dit pour sa part dans deux interviews à la presse, à Bild et au Sonntag, qu'il prévoyait de réexaminer les lois encadrant la vente d'armes après la fusillade, et de les améliorer si nécessaire. La législation sur les armes à feu est déjà très stricte en Allemagne, a dit Thomas de Maizière, en la jugeant adaptée. "Nous devons évaluer avec beaucoup d'attention si des changements législatifs sont nécessaires, et dans quel domaine", a-t-il dit dans une interview publiée dimanche. L'Europe débat également de nouvelles directives en la matière, a-t-il ajouté. (Andrea Shalal; Julie Carriat et Eric Faye pour le service français)