Le contentieux sur les Kouriles au coeur de la rencontre Poutine-Abe

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, en visite mardi à Moscou, a déclaré que lui-même et le président russe Vladimir Poutine étaient déterminés à trouver une solution au différend territorial sur les îles Kouriles du Sud. /Photo prise le 22 janvier 2019/REUTERS/Alexander Nemenov

MOSCOU (Reuters) - Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, en visite mardi à Moscou, a déclaré que lui-même et le président russe Vladimir Poutine étaient déterminés à trouver une solution au différend territorial sur les îles Kouriles du Sud, qui bloque depuis des décennies la conclusion d'un traité de paix entre les deux pays.

Lors d'une conférence de presse avec Poutine, Shinzo Abe a précisé que les ministres des Affaires étrangères russe et japonais, Sergueï Lavrov et Taro Kono, se rencontreraient en février pour négocier sur cette question.

Les Kouriles du Sud, que les Japonais nomment les Territoires du Nord, ont été prises par l'Armée rouge à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Tokyo n'a cessé depuis de réclamer leur restitution.

Vladimir Poutine, pour sa part, a souligné que tout accord devrait impérativement obtenir l'accord du peuple, allusion à la vive opposition de la majorité des Russes à voir le Japon rétablir sa souveraineté sur l'archipel.

Une manifestation avait d'ailleurs été organisée mardi devant l'ambassade du Japon à Moscou en faveur du maintien des Kouriles du Sud au sein de la Fédération de Russie. Onze manifestants ont été interpellés.

En raison de ce contentieux territorial, la Russie et le Japon n'ont toujours pas signé de traité de paix, près de 74 ans après la fin de la guerre.

Si Poutine et Abe ont souligné leur volonté de trouver une solution, rien n'indique que les deux parties soient proches d'un accord.

Le président russe a même parlé d'un "travail délicat à accomplir pour créer les conditions en vue de parvenir à une solution mutuellement acceptable".

"Evidemment, les solutions qui seront proposées par les négociateurs devront être acceptables pour le peuple russe et le peuple japonais et soutenues par la société dans les deux pays", a-t-il insisté.

(Vladimir Soldatkin avec Gabrielle Tétrault-Farber et Tom Balmforth; Guy Kerivel pour le service français)