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Le conseiller économique Gary Cohn reste à la Maison blanche

Gary Cohn (photo), le principal conseiller économique du président américain Donald Trump, reste à son poste, a déclaré un responsable de la Maison blanche, tentant de faire taire les rumeurs de démission qui ont pesé sur la tendance à Wall Street et sur le cours du dollar. /Photo d'archives/REUTERS/Joshua Roberts

WASHINGTON (Reuters) - Gary Cohn, le principal conseiller économique du président américain Donald Trump, reste à son poste, a déclaré jeudi un responsable de la Maison blanche, tentant de faire taire les rumeurs de démission qui ont pesé sur la tendance à Wall Street et sur le cours du dollar. "Gary a l'intention de rester à son poste en tant que directeur du NEC (le Conseil économique national) à la Maison blanche. Rien n'a changé", a déclaré le responsable interrogé par Reuters. La position de Donald Trump sur les violences de samedi dernier à Charlottesville, en Virginie, renvoyant dos à dos extrémistes de droite et contre-manifestants, a ébranlé son administration et alimenté les rumeurs sur de possibles départs de responsables de la Maison blanche, au premier rang desquels Gary Cohn. Au-delà du cas de ce dernier, un nombre croissant d'observateurs craint de voir les tensions liées au refus du président de revenir sur sa réaction initiale aux violences de Charlottesville peser sur sa capacité à mettre en oeuvre les réformes économiques promises pendant sa campagne. Cette perspective pesait sur la tendance à Wall Street jeudi, où l'indice Dow Jones perdait près de 0,8% vers 17h30 GMT. Le dollar, lui, était pratiquement inchangé et loin du pic atteint en début de séance avant les rumeurs sur le départ de Gary Cohn. "Gary est concentré sur ses responsabilités", a assuré le responsable de la Maison blanche, qui s'est refusé à précisé si Gary Cohn et Donald Trump avaient évoqué les évènements de Charlottesville. Les spéculations vont bon train à Washington sur la volonté prêtée à plusieurs hauts responsables de l'administration Trump de prendre du champ face aux turbulences provoquées par les déclarations du président sur les violences de samedi dernier. WALL STREET VOIT EN COHN UN MODÉRATEUR Après s'être vu reprocher d'attribuer une partie de la responsabilité de ces faits aux manifestants antiracistes qui défilaient contre les néonazis et les suprémacistes blancs, Donald Trump a défendu ouvertement jeudi les symboles sudistes dont le retrait de la voie publique est contestée par l'extrême-droite. Son attitude sur le sujet lui a valu de multiples critiques ces derniers jours, y compris dans le camp républicain ainsi que parmi les dirigeants de grandes entreprises, dont certains ont démissionné des comités consultatifs qu'il avait créés à son arrivée à la Maison blanche, l'obligeant à dissoudre deux d'entre eux. Gary Cohn, qui présidait la très influente banque d'affaires Goldman Sachs avant de rejoindre l'équipe présidentielle, est considéré comme le moteur des projets de réformes économiques à venir, censés porter entre autres sur la fiscalité et un plan d'investissement dans les infrastructures. Son départ éventuel serait donc considéré comme un sérieux revers pour ces projets. Parallèlement, la relation de plus en plus ouvertement tendue entre Donald Trump et le Congrès, pourtant dominé par le Parti républicain, pourrait lui valoir des difficultés supplémentaire pour faire adopter ses projets de loi. Un responsable de Wall Street, qui a requis l'anonymat, a estimé que Gary Cohn avait "une influence modératrice" au sein de la Maison blanche, souvent perçu comme divisée entre des camps parfois très éloignés les uns des autres. Steve Bannon, un très proche conseiller du président proche de la droite radicale, a déclaré dans un entretien publié mercredi qu'il était en désaccord permanent avec Gary Cohn sur des dossiers tels que les relations commerciales avec la Chine. (Steve Holland; Danielle Rouquié et Marc Angrand pour le service français)