Le Conseil de sécurité de l'Onu approuve une mission au Yémen

Le Conseil de sécurité de l'Onu a approuvé vendredi à l'unanimité l'envoi d'une mission de contrôle de la trêve dans la région d'Hodeïda, principal port du Yémen, par lequel transite la majeure partie de l'aide humanitaire à ce pays en guerre civile. /Photo prise le 21 décembre 2018/REUTERS/Carlo Allegri

NATIONS UNIES (Reuters) - Le Conseil de sécurité de l'Onu a approuvé vendredi à l'unanimité l'envoi d'une mission de contrôle de la trêve dans la région d'Hodeïda, principal port du Yémen, par lequel transite la majeure partie de l'aide humanitaire à ce pays en guerre civile.

Après une semaine de négociations sous l'égide des Nations unies en Suède, les milices chiites houthies alignées sur l'Iran et la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite ont accepté un arrêt des combats dans cette cité portuaire de la mer Rouge.

Cette trêve est entrée en vigueur mardi.

Les quinze Etats membres du Conseil de sécurité ont autorisé le secrétaire général Antonio Guterres à déployer, pour une première période de 30 jours, une équipe chargée de contrôler le respect de ce cessez-le-feu et d'aider à la mise en oeuvre de l'accord par les parties en conflit.

Il est également demandé à Antonio Guterres de présenter d'ici la fin du mois des propositions pour des opérations élargies de contrôle de cette trêve et du redéploiement des forces armées en conflit.

Le secrétaire général doit proposer des mesures logistiques de gestion et d'inspection des ports d'Hodeïda, de Salif et de Ras Issa.

Enfin, un renforcement de la présence de l'Onu dans la région d'Hodeïda doit être organisé.

La mise en oeuvre de cette résolution fera l'objet d'un rapport hebdomadaire du secrétaire général au Conseil de sécurité.

Depuis lundi, le projet de résolution rédigé par la Grande-Bretagne faisait l'objet de tractations intenses, les Etats-Unis, mécontents des propositions britanniques, ayant présenté jeudi un texte concurrent.

Le texte américain, consulté par Reuters, reprenait les termes employés dans la version britannique sur l'accord de cessez-le-feu et la mission onusienne mais divergeait des mots employés sur la question de la crise humanitaire.

La résolution adoptée vendredi reprend certains passages consacrés à cette crise. Plus de 80% des importations du Yémen passent par le port d'Hodeïda alors que des millions de personnes sont dépendantes de l'aide alimentaire.

Les Etats-Unis voulaient que le texte condamne l'Iran pour non respect de l'embargo sur les armes à destination du Yémen mais la Russie s'est opposée à cette disposition, ont indiqué des diplomates. L'Iran dément fournir des armes aux miliciens houthis.

Afin de trouver un consensus, la Grande-Bretagne a modifié le texte sur "la nécessité d'une enquête transparente, crédible et coordonnée sur les violations présumées du droit international humanitaire".

La coalition menée depuis 2015 par l'Arabie saoudite et ses alliés du Golfe soutient les forces gouvernementales yéménites et a fait l'objet de critiques de la part de l'Onu et des Occidentaux en raison du grand nombre de victimes civiles, y compris des enfants, dans cette guerre.

(Pierre Sérisier pour le service français)