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Le Conseil de l'Europe défend l'Etat de droit en Turquie

La Turquie doit juger les responsables de la tentative de putsch militaire mais elle doit respecter l'Etat de droit et les droits de l'homme, a estimé mercredi le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland (à gauche), lors d'une conférence de presse à Ankara. /Photo prise le 3 août 2016/REUTERS/Yasin Bulbul/Presidential Palace

ANKARA/ISTANBUL (Reuters) - La Turquie doit juger les responsables de la tentative de putsch militaire mais elle doit respecter l'Etat de droit et les droits de l'homme, a estimé mercredi le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, lors d'une conférence de presse à Ankara. Aux côtés du ministre des Affaires étrangères turc, il a également admis qu'il y avait eu un malentendu entre l'Europe et la Turquie sur l'ampleur du réseau secret qui aurait infiltré l'armée et le système judiciaire. Le gouvernement turc accuse le prédicateur Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999, d'être le commanditaire du coup de force du 15 juillet dernier. Gülen nie de son côté toute implication. Plus de 60.000 militaires, magistrats, fonctionnaires et enseignants ont été arrêtés, limogés ou suspendus après le coup d'Etat manqué, suscitant des craintes qu'Erdogan profite de la situation pour renforcer son pouvoir et réduise au silence toute forme d'opposition. Les forces de police turques continuent la répression et ont arrêté dimanche de nombreuses personnes, en raison de leurs liens présumés avec Fethullah Gülen, au sein du Conseil de recherche scientifique et technologique de Turquie (Tubitak) dans la province du Kocaeli, dans le nord-ouest, selon un responsable de Tubitak. Selon son site internet, Tubitak emploie 1.500 chercheurs et finance des projets de recherche scientifique dans les universités et le secteur privé. Dans la gendarmerie turque, placée sous le contrôle du gouvernement la semaine dernière, de nouvelles nominations doivent avoir lieu dans les 48 heures, a annoncé mercredi le président Erdogan. Le ministre de l'Intérieur turc, Efkan Ala, a déclaré mercredi que l'agence de renseignement serait rapidement réformée. Il a ajouté que des failles dans les services de renseignement avaient permis la tentative de putsch. (Ece Toksabay, Laura Martin pour le service français)