Le chef de la contestation dans le Rif en grève de la faim

Le chef de la contestation dans le Rif en grève de la faim

RABAT (Reuters) - Nasser Zefzafi, le chef de file du mouvement de contestation qui a enflammé l'an dernier la région marocaine du Rif, a entamé une grève de la faim contre sa détention à l'isolement, a déclaré son père jeudi.

Arrêté en mai 2017, Nasser Zefzafi a été transféré dans une prison de Casablanca après avoir organisé des manifestations dans sa ville d'Al Hoceima.

Il est poursuivi notamment pour atteinte à la sûreté de l'Etat, crime passible de la peine capitale.

"Nasser est en grève de la faim depuis mardi soir pour protester contre son isolement", a déclaré son père à Reuters. "Il ne demande qu'à rencontrer ses collègues en prison mais les autorités lui refusent cela."

Naima Gallaf, son avocate, a déclaré que Nasser Zefzafi entendait protester contre son traitement dégradant en prison.

Le Hirak (al Chaabi, mouvement de contestation populaire) du Rif, dans le nord du pays, a commencé en octobre 2016 après la mort de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson qui a péri broyé dans une benne à ordures où il tentait de récupérer sa marchandise confisquée et jetée par la police.

Parallèlement, Amnesty International a réclamé la libération du militant Zine Al Abidine Erradi, arrêté le 5 avril dernier à son arrivée à l'aéroport d'Agadir, en provenance de France.

Erradi, qui venait au Maroc pour voir ses proches en raison du décès de on père, avait un document de voyage des autorités françaises l'autorisant à se rendre au Maroc sans perdre son statut de réfugié en France, a précisé Amnesty.

Le ministre marocain des droits de l'homme, Mustapha Ramid, n'a pas répondu aux demandes de commentaire et le bureau du procureur du roi n'a pas souhaité non plus commenter les deux affaires.

(Ahmed Eljechtimi; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)