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Le chef de file des "frondeurs" du PS reconnaît sa défaite

PARIS (Reuters) - Le chef de file des "frondeurs" du Parti socialiste, Christian Paul, a reconnu vendredi matin la défaite de la motion qu'il défendait dans la perspective du congrès du PS début juin, face à celle du premier secrétaire sortant. Il a néanmoins estimé qu'il y avait au sein du PS une "majorité d'idées" en faveur d'une réorientation de la politique du gouvernement et confirmé qu'il serait candidat face à Jean-Christophe Cambadélis le 28 mai, lorsque les militants du parti seront invités à se choisir un premier secrétaire. Selon les premières estimations, la motion "A" de Jean-Christophe Cambadélis, à laquelle s'est notamment ralliée la maire de Lille Martine Aubry, a recueilli jeudi environ 60% des suffrages des militants et la motion "B" des "frondeurs" environ 30%, deux autres textes se partageant le solde. "Soixante-trente, c'est grosso modo proche, sans doute, du résultat définitif", a déclaré Christian Paul sur RTL, après ce scrutin interne censé définir l'orientation du principal parti de la majorité parlementaire pour les prochaines années. Il a estimé que le vote s'était passé dans des conditions "impeccables" dans "l'immense majorité des sections" du PS. "Il y a eu également, et je le regrette, des irrégularités dans un certain nombre de fédérations et nous avons la journée pour clarifier tout cela", a-t-il cependant ajouté. Ce proche de Martine Aubry a estimé que les "frondeurs" et l'aile gauche du PS avaient, avec leur motion, "réveillé" un parti "en hibernation depuis trois ans". "Ce qui est flagrant, c'est qu'il y a une majorité d'idées pour demander des réorientations", a-t-il poursuivi. Il en a tiré la conclusion qu'il fallait tourner la page de la "fronde" de la quarantaine d'élus socialistes qui ont refusé de voter des textes gouvernementaux, comme celui du ministre de l'Economie Emmanuel Macron sur la croissance et l'activité. "Je pense qu'aujourd'hui, c'est au sein du Parti socialiste que des majorités pourront se dégager", a-t-il expliqué. Aux 30% de voix ralliées par la motion "B" et aux suffrages qui se sont portés sur celle de la députée Karine Berger, très critique à l'égard de la politique économique du gouvernement, il ajoute une grande partie des militants qui ont voté pour le texte Cambadélis, soutenue par l'exécutif. "Au sein de la motion de Jean-Christophe Cambadélis, beaucoup de socialistes, Martine Aubry en tête (...), considèrent qu'il ne faut pas faire un chèque en blanc à une politique d'inspiration libérale", a-t-il expliqué. "Quand on parlera de réforme fiscale, de réorienter le pacte de responsabilité (...) nous aurons des majorités pour dire au gouvernement, parfois pour exiger clairement, qu'il améliore sa politique et (...) en change quand ça ne marche pas." Il a souhaité que le gouvernement respecte le PS ce qui, selon lui, n'a pas été le cas ces dernières années, et espéré que Jean-Christophe Cambadélis soit dans le même état d'esprit. "Je suis candidat pour être le prochain premier secrétaire du PS, parce que je considère que le combat que j'ai mené n'est pas terminé", a-t-il cependant ajouté. (Emmanuel Jarry)