Le chômage quasi stable en mars, malgré les seniors

LE CHÔMAGE EN FRANCE

PARIS (Reuters) - Le nombre de demandeurs d'emplois est resté quasi stable en mars en France après le bond enregistré en février, malgré une nouvelle progression du chômage des seniors, qui reste sur six années consécutives de hausse, a annoncé vendredi le ministère du Travail. Le nouveau ministre du Travail, François Rebsamen, a estimé que cette stabilisation était "conforme à la tendance de fond observée depuis octobre", bien que les deux premiers mois de 2014 aient mis à mal les espoirs d'inversion de la courbe que le gouvernement pouvait nourrir fin 2013. En mars, les demandeurs d'emplois de catégorie A, sans la moindre activité, ont quand même augmenté de 1.600, bien moins que les 31.500 de plus enregistrés en février, ce qui porte leur total à un nouveau record de 3.349.300. En ajoutant les catégories B et C, les personnes qui ont exercé une activité réduite, le nombre d'inscrits à Pôle emploi a progressé le mois dernier de 0,2%, soit 11.700 personnes, pour s'élever à 4.949.500 en métropole (5.246.800 en incluant les départements d'Outre-mer). Sur un an, la hausse est de 4,1% pour la catégorie A en métropole et de 4,5% pour les catégories A, B et C. Le nombre de demandeurs d'emplois de plus de 50 ans a encore progressé de 1,0% en mars. Son augmentation atteint 11,8% sur un an. Cette hausse a été compensée par le chômage des jeunes qui a renoué avec son mouvement de baisse, après un coup d'arrêt en janvier et février, s'inscrivant à -0,8% sur le mois (-2,8% en un an). Il enregistre son plus bas niveau depuis octobre 2012 à la faveur des contrats aidés pour les jeunes sans qualification ou des dispositifs comme les "emplois d'avenir". LES OFFRES D'EMPLOI RESTENT À UN NIVEAU FAIBLE Pour François Rebsamen, la hausse continue du chômage des seniors "rend nécessaire des évolutions dans les comportements". Elle sera "au coeur, avec l’emploi des jeunes, des négociations qui vont s’engager dans les branches au titre du Pacte de responsabilité et de solidarité", a-t-il dit dans un communiqué. Le gouvernement n'attend cependant pas avant 2015 de réel impact sur l'emploi des baisses de charges des entreprises prévues dans le pacte. Il table ainsi sur une croissance des effectifs du secteur privé limitée à 0,1% cette année, ce qui rendra nécessaire le maintien d'un niveau élevé de contrats aidés. François Hollande et le Premier ministre, Manuel Valls, participeront lundi à une réunion de mobilisation contre le chômage avec les préfets et les acteurs de l'emploi. François Rebsamen réunira de son côté les partenaires sociaux et les régions le 5 mai sur le même thème "afin que la mobilisation se poursuive dans les territoires et dans les branches". Dans un communiqué, le président de l'UMP, Jean-François Copé, a souligné que la barre des cinq millions d'inscrits à Pôle emploi en métropole, dans les catégories A, B et C, "se rapproche très dangereusement". Jugeant "très insuffisants" les allègements de charges des entreprises annoncés, il a pressé François Hollande et Manuel Valls de "réformer profondément notre pays, à commencer par le marché du travail". La CGT a estimé de son côté que les premiers chiffres du chômage de l’ère Valls "auraient pu être pires" mais critiqué une nouvelle fois le pacte de responsabilité. "Si les baisses de cotisations suffisaient pour faire baisser le chômage, nous ne serions pas dans cette situation", a dit le syndicat. "Depuis plus de 30 ans, cette recette est utilisée sans qu’on puisse en vérifier les effets." En mars, les entrées à Pôle emploi ont augmenté de 1,1% et les sorties de 0,7%. Dans le même temps, le nombre des offres d'emploi collectées par Pôle emploi a progressé de 0,5%, à 217.900, mais il reste à un niveau proche des plus bas du printemps 2013. L'essentiel de la hausse du mois provient des offres d'"emplois occasionnels" (moins d'un mois). (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)