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Le Canada va étendre sa mission militaire contre l'EI

Le Premier ministre canadien, Stephen Harper. Ottawa va élargir son intervention militaire contre l'Etat islamique en participant à des frappes aériennes contre les positions de l'organisation djihadiste en Syrie et en Irak. /Photo prise le 24 mars 2015/REUTERS/Chris Wattie

OTTAWA (Reuters) - Le gouvernement canadien a annoncé mardi qu'il allait élargir son intervention militaire contre l'Etat islamique en participant à des frappes aériennes contre les positions de l'organisation djihadiste en Syrie et en Irak. Le projet de loi du gouvernement canadien, qui devrait être adopté par la chambre des Communes où les conservateurs au pouvoir disposent de la majorité, ajoute que la mission initiale de six mois sera prolongée jusqu'en mars 2016. Le Canada a environ 70 soldats des forces spéciales déployés dans le nord de l'Irak et six chasseurs qui participent à la campagne de raids aériens contre l'EI, également en Irak. Le Premier ministre Stephen Harper a affirmé que l'Etat islamique constituait une menace fondamentale pour le Canada. "Continuer à affaiblir l'EI va exiger de frapper ses cellules opérationnelles et ses infrastructures où qu'elles soient implantées, y compris en Syrie", explique la motion gouvernementale. "Les combattants de l'EI et la plupart de ses équipements lourds se déplacent librement le long de la frontière irakienne pour se rendre en Syrie, en partie pour bénéficier d'une meilleure protection contre nos frappes aériennes. Nous pensons que l'EI ne doit plus disposer d'un sanctuaire en Syrie", a dit le chef du gouvernement canadien devant les parlementaires. Le Canada sera le deuxième pays membre de l'Otan, avec les Etats-Unis, à mener des opérations aériennes contre l'Etat islamique en Syrie. La Jordanie et les Emirats arabes unis participent aux raids de la coalition internationale en territoire syrien. La question des bombardements en Syrie est un sujet de division car ces frappes exigent l'approbation du président syrien Bachar al Assad. Harper a indiqué que le Canada "ne chercherait pas à obtenir l'accord explicite du gouvernement syrien" pour lancer des attaques aériennes. Les Nouveaux démocrates (opposition de gauche) ont dit qu'ils voteraient contre ce projet de loi affirmant que le pays se laissait progressivement entraîner dans une guerre qu'il n'avait pas provoquée. Les libéraux (centristes) n'ont pas encore fait connaître leur position. (David Ljunggren; Pierre Sérisier pour le service français)