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Le Burundi se retire de la Cour pénale internationale

NAIROBI (Reuters) - Le Parlement du Burundi s'est prononcé en faveur du retrait du pays de la Cour pénale internationale (CPI), qui a ouvert une enquête sur les violences liées à la crise politique qui secoue le pays depuis dix-huit mois. Le vote a été acquis par 94 voix pour, deux contre et 14 abstentions. Le texte doit encore être signé par le président Pierre Nkurunziza, déclenchant un processus de retrait qui pourrait prendre un an. La CPI, institution basée à La Haye, n'est rien d'autre "qu'un instrument politique utilisé par les grandes puissances pour chasser du pouvoir qui elles veulent sur le continent africain", a déclaré un député proche du gouvernement, Gabriel Ntisezerana. Lors de l'ouverture de son enquête en avril, la CPI a estimé que 450 personnes avaient été tuées dans les violences ayant suivi la décision du président Nkurunziza, un an plus tôt, de briguer un troisième mandat. La cour faisait en outre état de meurtres, de disparitions forcées, d'actes de torture ou encore de viols. Malgré les recours de l'opposition, qui jugeait sa candidature contraire à la Constitution, le président a été reconduit en juillet de l'an dernier. Le Burundi est également en conflit avec l'Onu. Des enquêteurs indépendants des Nations unies ont dit le mois dernier avoir établi une liste de suspects dans les rangs du pouvoir, notamment des services de sécurité, responsables d'actes pouvant être assimilés à des crimes contre l'humanité. Trois des auteurs de cette enquête ont été interdits cette semaine d'accès au territoire burundais. (Katharine Houreld, Gilles Trequesser pour le service français)