Paris et Berlin veulent relancer l'Europe de la défense

L'Allemagne et la France souhaitent bâtir une coopération plus étroite en matière de défense européenne après le départ du Royaume-Uni, qui a "paralysé" de telles initiatives par le passé, a déclaré mercredi la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen. /Photo prise le 13 juillet 2016/REUTERS/Hannibal Hanschke

BERLIN/PARIS (Reuters) - L'Allemagne et la France ont exprimé mercredi le souhait de bâtir une coopération européenne plus étroite en matière de défense après le départ programmé du Royaume-Uni qui, selon Berlin, a "paralysé" de telles initiatives par le passé. "Il y aura à l'initiative de la France une proposition pour renforcer l'Europe de la défense", a déclaré François Hollande lors d'un discours à Paris à la veille du défilé militaire du 14 juillet. "Il s'agit de faciliter les engagements de l'Union européenne à l'extérieur de ses frontières, de renforcer la sécurité chez nos partenaires et nos voisins, de travailler ensemble à des capacités de réponse et à également conjurer les menaces contre nous à travers le terrorisme", a ajouté le chef de l'Etat français. "Je constate aussi que nos amis allemands y sont prêts et nous pourrons donc porter ensemble et avec d'autres cette initiative". Un peu plus tôt dans la journée, la ministre allemande de la Défense avait indiqué que Berlin et Paris comptaient mener des discussions avec les autres Etats membres afin de mesurer leur volonté de construire des projets communs et d'avancer vers une politique commune de sécurité et de défense. "Je peux vous dire par expérience que dans le passé, la Grande-Bretagne avait refusé de telles choses", a dit Ursula von der Leyen lors d'une conférence de presse lors de la présentation d'un rapport sur la politique de sécurité allemande. "Cela a paralysé l'Union européenne sur les questions de politique étrangère et de sécurité", a-t-elle ajouté trois semaines après le vote au Royaume-Uni en faveur d'une sortie de l'Union européenne. Ursula von der Leyen suggère notamment la construction d'un QG européen "civilo-militaire", d'où pourraient être déployées les missions de l'UE, ainsi que la création d'une force médicale européenne. (Sabine Siebold à Berlin et Marine Pennetier à Paris, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)