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Le Brexit aura porté la poisse à Theresa May jusqu'au bout

" Je pense que les arguments économiques sont clairs. Je pense que faire partie d'un bloc commercial de 500 millions d'habitants est important pour nous. Je pense que beaucoup de gens investissent ici au Royaume-Uni parce que c'est le Royaume-Uni dans l'UE " : voici ce que disait Theresa May, à l'époque où elle était la ministre britannique de l'Intérieur; elle faisait alors campagne pour que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne, c'était un mois avant le référendum sur le Brexit. En mai 2016, Theresa May ne pouvait bien sûr pas savoir quel impact le vote aurait sur son avenir. Ce vote lui a ouvert la porte de Downing Street, puis le sujet brûlant du Brexit a ensuite dominé sa gouvernance et finalement détruit son poste de Premier ministre. Juste après avoir remporté la course pour succéder à David Cameron comme chef du gouvernement britannique, son mot d'ordre était "Brexit signifie Brexit", démontrant sa détermination apparente à honorer les résultats du référendum. Theresa May a d'abord déclenché le processus formel pour que le Royaume-Uni quitte l'UE en mars 2017. Mais elle a annoncé une élection surprise qui visait à aider son parti conservateur au pouvoir à capitaliser sur les bonnes intentions de vote dans les sondages. Cette élection s'est en fait retournée contre elle, et son parti a perdu sa majorité au parlement britannique; une perte qui allait nuire à la Première ministre pour obtenir un ralliement des députés sur le Brexit. Tout au long de la campagne, May a répété qu'elle était la seule à pouvoir assurer un "leadership fort et stable", nécessaire pour gérer le Brexit. Pourtant, lorsqu'elle a annoncé son plan, un grand nombre de ministres ont quitté le gouvernement pour protester contre ce qu'ils considéraient comme un compromis qui ne respectait pas les résultats du référendum. Dans sa famille politique, elle a commencé à avoir l'air très isolée, comme lorsqu'elle a été filmée lors d'un sommet européen sans personne à qui parler. Certains ont fait l'éloge de sa détermination à honorer le résultat du référendum, mais sa ligne politique ne plaisait ni aux partisans d'un maintien dans l'UE, ni aux partisans du Brexit. Du coup, lorsque son accord de divorce avec l'Union a été présenté aux députés en janvier dernier, il a été largement rejeté, une défaite record pour son gouvernement. Le plan de May a été refusé une deuxième fois à la mi-mars et une troisième le 29 du même mois, le jour où le Royaume-Uni devait initialement quitter l'UE. La Première ministre britannique a déclaré mardi dernier que si les députés approuvaient son accord sur le Brexit, ils pourraient, dans le cadre de cette législation, voter pour la tenue d'un nouveau référendum. Parmi les autres changements apportés figurent l'obligation légale de trouver des alternatives au "filet de sécurité" irlandais d'ici décembre 2020, l'interdiction de modifier les protections environnementales dont bénéficie le Royaume-Uni en tant que membre de l'Union européenne et une nouvelle législation pour protéger les droits des travailleurs. Au cours de la séance parlementaire de jeudi à la Chambre des Communes, les députés ont déchiré sa proposition, exerçant une pression de plus en plus intenable.