Publicité

Le séisme en Italie a fait 278 morts, peu d'espoir de survivants

par Steve Scherer et Gabriele Pileri PESCARA DEL TRONTO, Italie (Reuters) - L'espoir de retrouver des survivants après le puissant séisme qui a frappé mercredi matin le centre de l'Italie s'amenuisait vendredi alors que le bilan s'établissait à 278 morts et près de 400 blessés. Les équipes de secours, aidées par des chiens, continuaient de s'activer dans le village d'Amatrice où les corps sans vie de plus de 200 personnes ont été extraits des décombres. "Seul un miracle peut permettre à nos amis de sortir vivants des décombres mais nous continuons à creuser car il y a beaucoup de disparus", a déclaré le maire d'Amatrice, Sergio Pirozzi, précisant qu'une quinzaine d'habitants, dont des enfants, n'ont pas encore été retrouvés. Dans des villages voisins, comme celui de Pescara del Tronto, les recherches ont été interrompues alors que la trentaine de personnes qui étaient portées manquantes ont été retrouvées. "Nous avons récupéré les derniers corps que nous savions manquants", a commenté Paolo Cortelli, membre des services nationaux de secours alpin. "On ne sait pas et on ne saura jamais si le nombre de personnes manquantes recensées correspond au nombre de personnes qui se trouvaient sous les décombres", a-t-il ajouté. Des funérailles nationales sont prévues samedi dans la localité d'Ascoli Piceno pour une quarantaine de tués. Une journée de deuil sera observée dans l'ensemble de l'Italie et les drapeaux seront mis en berne. L'inhumation de la première victime a eu lieu vendredi à Rome. Il s'agissait de Marco Santarelli, 28 ans, fils d'un haut fonctionnaire qui était en vacances dans la résidence familiale d'Amatrice. Six autres victimes, dont un garçon de huit ans et deux adolescentes âgées de 14 et 15 ans ont par la suite été inhumées à Pomezia, au sud de la capitale. Pour l'heure, 181 morts ont été identifiés, dont 21 enfants. Le plus jeune avait cinq mois et demi et le plus âgé 93 ans. Des étrangers figurent au nombre des victimes: six Roumains, trois Britanniques, une Espagnole, un Canadien et un Albanais. Le ministère des Affaires étrangères à Bucarest a fait savoir que 17 ressortissants roumains étaient portés disparus. 2.500 SANS-ABRI La protection civile italienne a indiqué que 388 personnes étaient encore hospitalisées, dont 40 se trouvent dans un état grave. Quelque 2.500 personnes sont sans abri après ce séisme qui est le plus meurtrier depuis celui de L'Aquila, responsable de la mort de 308 personnes en avril 2009. Des toiles de tente ont été installées pour accueillir les habitants qui ont perdu leur lieu de résidence. "Cela a été une nuit difficile parce qu'il y a de forts changements de température. Dans la journée, il fait très très chaud et la nuit il fait très très froid", a expliqué Anna Maria Ciuccarelli, habitante d'Arquata del Tronto. "Il y a encore des répliques et pour ceux qui ont survécu à un tremblement de terre, cela a d'importants effets, en particulier psychologiques", a-t-elle ajouté. Plus de 1.050 répliques ont été ressenties dans la région depuis le séisme de magnitude 6,2 enregistré aux premières heures de la journée mercredi. Ces répliques ont davantage fragilisé plusieurs bâtiments, dont un pont menant à Amatrice qui a dû être fermé vendredi, compliquant la tâche des secours. Selon l'institut géologique italien, la secousse de mercredi a été si puissante que la ville la plus proche, Accumoli, s'est enfoncée de 20 cm. Presqu'aucun bâtiment n'a été épargné à Amatrice, désigné l'an passé comme l'un des plus beaux villages historiques d'Italie et une destination gastronomique. "Amatrice va devoir être entièrement rasé", a affirmé son maire, Sergio Pirozzi. Le président du Conseil italien Matteo Renzi a décrété l'état d'urgence, le gouvernement débloquant une aide immédiate de 50 millions d'euros pour les opérations de secours. Renzi a promis la reconstruction des habitations détruites ainsi que des mesures de consolidation des immeubles pour faire face aux séismes qui touchent régulièrement cette région du centre du pays où l'activité sismique est l'une des plus fortes en Europe. (Philip Pullella, Laura Martin, Nicolas Delame et Tangi Salaün pour le service français)