Morgan Stanley: Consensus battu grâce à la gestion de fortune

(Reuters) - Morgan Stanley a annoncé jeudi une chute de 58,8% de son bénéfice au quatrième trimestre en raison de l'inscription dans ses comptes d'une charge exceptionnelle liée à la réforme fiscale aux Etats-Unis.

Mais le bénéfice ajusté a dépassé le consensus, la gestion de fortune compensant un recul du revenu de trading.

L'action de la sixième banque américaine prend près de 2% à 56,40 dollars dans les échanges d'avant-Bourse.

Les dépréciations ponctuelles liées à des questions fiscales ont grevé les résultats de la plupart des grandes banques américaines au quatrième trimestre. Celles de Morgan Stanley, qui s'élèvent à quelque 1,2 milliard de dollars (980 millions d'euros), sont les plus faibles.

JPMorgan Chase a vu son bénéfice trimestriel fondre de 37% en raison d'une charge de 2,4 milliards de dollars liée à la réforme fiscale, tandis que Citigroup a fait état d'une dépréciation de 19 milliards de dollars et subi une perte de 18 milliards de dollars au quatrième trimestre.

Même chose pour Bank of America, dont le bénéfice a été quasiment réduit de moitié en raison d'une charge fiscale de 2,9 milliards de dollars.

La charge fiscale de Morgan Stanley s'explique pour l'essentiel par des crédits d'impot différés, qui diminuent de valeur lorsque le taux d'imposition baisse.

Le directeur financier Jonathan Pruzan estime que ces résultats trimestriels sont solides malgré la déprime du trading. "L'environnement a vraiment été difficile cette année-ci, surtout pour le business macro, au vu des taux et de la volatilité", dit-il.

Le bénéfice net est tombé à 686 millions de dollars, soit 29 cents par action, contre 1,67 milliard de dollars (BPA de 81 cents) un an plus tôt.

Hors exceptionnels, dont cette charge fiscale, le bénéfice de la banque américaine s'est établi à 1,68 milliard de dollars, soit 84 cents par action. Les analystes s'attendaient en moyenne à un BPA de 77 cents, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Le revenu du segment banque d'investissement a progressé de 12,4% à 1,55 milliard de dollars et celui de la gestion de fortune a augmenté de 10,5%.

Le revenu du trading, habituellement la principale source de revenus de la banque, a chuté de 19,5% à 2,25 milliards de dollars.

Goldman Sachs a annoncé mercredi sa première perte trimestrielle en six ans, affecté par un plongeon de 50% de son revenu FICC (obligations, changes, matières premières).

Des banques telles que Citigroup, Bank of America et Morgan Stanley se recentrent de plus en plus sur la gestion de fortune pour compenser l'instabilité de leurs activités de marché.

"Nous abordons 2018 en position de force, aidés par des taux d'intérêt en hausse, par la réforme fiscale et par un cadre réglementaire qui évolue", a dit le PDG James Gorman.

Le rendement des fonds propres annuel a été de 9,4%, hors effet de la provision fiscale. Gorman avait établi un objectif de 9% à 11% l'an dernier.

La marge imposable de la gestion de fortune a été de 26%, au-delà de l'objectif qui variait de 23% à 25%.

Le produit net bancaire sur la période octobre-décembre s'est élevé à 9,50 milliards de dollars contre 9,02 milliards de dollars un an plus tôt et un consensus de 9,20 milliards de dollars.

(Aparajita Saxena à Bangalore; Bertrand Boucey, Catherine Mallebay-Vacqueur et Wilfrid Exbrayat pour le service français)