Lavrov reconnaît des "problèmes" avec les Américains en Syrie

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov (photo), a reconnu vendredi que la coopération russo-américaine en Syrie n'était pas exempte de "problèmes", après une semaine riche en incidents entre les deux grandes puissances. /Photo prise le 12 septembre 2017/REUTERS/Sergei Karpukhin

MOSCOU (Reuters) - Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a reconnu vendredi que la coopération russo-américaine en Syrie n'était pas exempte de "problèmes", après une semaine riche en incidents entre les deux grandes puissances. Cette coopération "ne va pas sans problèmes, à l'évidence, parce que tout le monde ne va pas dans le même sens", a-t-il dit. Sergueï Lavrov a cependant salué "un exemple de la manière dont on peut mettre de côté ses différences et se concentrer sur les intérêts communs". La région de Daïr az Zour dans l'est de la Syrie, où les milices soutenues par les Etats-Unis et les forces gouvernementales appuyées par la Russie mènent des offensives distinctes contre le groupe Etat islamique (EI), est le principal théâtre des tensions entre Washington et Moscou. La Russie a dénoncé lundi la "politique hypocrite" des Etats-Unis vis-à-vis de l'EI, qui explique selon lui la mort en Syrie du général russe Valeri Assapov, tué dimanche par des bombardements du groupe djihadiste près de Daïr az Zour. Les Forces démocratiques syriennes (FDS, milices arabo-kurdes bénéficiant du soutien de Washington) ont quant à elles accusé à plusieurs reprises l'aviation russe d'avoir bombardé leurs positions dans la province, ce que Moscou dément. L'EI a lancé jeudi une importante contre-offensive sur la principale route reliant Daïr az Zour à Palmyre. Cette contre-offensive a été repoussée et cet axe routier était à nouveau vendredi sous le plein contrôle des forces gouvernementales syriennes et leurs alliés, rapporte un organe de presse du Hezbollah libanais. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), organisation basée à Londres qui rend compte du conflit grâce à un réseau d'informateurs sur place, les attaques menées par les djihadistes ont fait plus de 58 morts dans les rangs de l'armée syrienne et de ses alliés depuis jeudi. L'EI avance pour sa part un bilan d'une centaine de soldats gouvernementaux tués. Les forces pro-gouvernementales ont brisé il y a quelques semaines l'encerclement de la ville par Daech, qui remontait à trois ans. L'EI tient encore la moitié de la ville ainsi qu'une partie de la province du même nom. (Jack Stubbs, avec Sarah Dadouch er Laïla Bassam à Beyrouth, Jean-Stéphane Brosse et Gilles Trequesser pour le service français, édité par Tangi Salaün)