L'avocat des anti-pass sanitaire Fabrice Di Vizio condamné à six mois d'interdiction d'exercer avec sursis

L'avocat controversé Fabrice Di Vizio. - Joel Saget
L'avocat controversé Fabrice Di Vizio. - Joel Saget

Un mois après avoir comparu devant ses pairs, Fabrice Di Vizio est fixé sur son sort. Le conseil de l'Ordre des avocats du barreau de Paris a condamné l'avocat controversé à six mois d'interdiction d'exercer avec sursis pour "manquement aux principes essentiels de la profession et aux règles relatives aux communications et interventions publiques de la profession", a appris BFMTV.com de source proche du dossier.

"Le Jacques Mesrine de la profession d'avocat a reçu sa condamnation, et, lorsque depuis des semaines on insiste sur le laxisme de la justice en voici un exemple parfait: comment eu égard au crime commis par l'avocat que je suis a-t-on pu me condamner uniquement à six mois avec sursis?", a ironisé Fabrice Di Vizio sur Twitter.

Propos "grossiers"

Dans le détail, les pairs de Fabrice Di Vizio lui reprochaient des propos "grossiers", "vulgaires" et "offensants" sur les réseaux sociaux entre avril 2020 et 2021. Figure des opposants au pass sanitaire pendant l'épidémie de Covid-19, il avait notamment écrit sur Twitter vouloir mettre fin au contrat de l'une de ses collaboratrices car elle s'était fait vacciner contre la maladie.

Plus largement, la formation de jugement du conseil de l'Ordre des avocats du barreau de Paris reprochait à Fabrice Di Vizio d'avoir incité la population à multiplier les recours contre le pass sanitaire sans informer le public sur les aléas de ce type de procédure ou le temps judiciaire.

D'autres propos tenus en mars et septembre 2021 sur le plateau de Touche pas à mon poste étaient jugés susceptibles de nuire à la profession d'avocat.

Trois mois ferme requis

Lors de l'audience, celui qui a défendu le controversé professeur Didier Raoult ou qui a porté de multiples recours devant la Cour de justice de la République (CJR) - de nombreux ont été classés sans suite - avait revendiqué ses propos au nom de ses positions politiques. "Si je veux être Donald Trump ou Bolsonaro, je peux être Donald Trump ou Bolsonaro", a-t-il déclaré devant ses pairs, invoquant sa "liberté d'expression renforcée". Ses soutiens, massivement présents à l'audience, avaient largement applaudi.

"La robe que nous portons (...) se porte aussi parce qu'elle se mérite et symbolise une fonction (...) qui nous oblige", lui avait opposé Me Edmond-Claude Fréty, qui représentait l'autorité de poursuite. Autorité qui avait requis six mois d'interdiction d'exercice, dont trois mois ferme, ainsi que 10 ans d'interdiction de se présenter aux élections professionnelles.

Article original publié sur BFMTV.com