L'Autriche pourrait lever son veto à l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l'espace Schengen

L'Autriche pourrait lever son veto à l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l'espace Schengen

Cette décision fait suite aux appels lancés par Magnus Brunner, Commissaire européen à l'Immigration désigné par l'Autriche, pour que ces deux pays deviennent membres à part entière de l'Union européenne.

Depuis deux ans, l'Autriche bloque l'admission de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'espace Schengen, qui garantit la libre circulation des personnes et des biens au sein des Vingt-sept.

L'argument avancé à l'époque était que trop de réfugiés atteignaient l'Autriche par la route des Balkans occidentaux. L'année dernière, les règles ont été quelque peu assouplies et la libre entrée et sortie par voie aérienne et maritime a été rendue possible.

La situation s'est encore améliorée depuis, selon le ministre de l’Intérieur autrichien. S'exprimant lors d'une audition au Parlement européen, Gerhard Karner a déclaré : "nous constatons aujourd'hui que les chiffres de l'immigration clandestine via ces pays en particulier ont chuté massivement. Cela signifie que nous sommes sur la bonne voie, mais que nous n'avons pas encore atteint le bout du chemin".

Il a ajouté que l'Autriche avait été en mesure de réaliser des améliorations significatives en matière de protection des frontières et de retours grâce au veto, mais que l'objectif était de ramener l'immigration clandestine à zéro.

L'eurodéputé roumain Victor Negrescu a récemment annoncé que la Roumanie était sur la "dernière ligne droite" vers l'adhésion à l'espace Schengen, soulignant trois scénarios possibles :

  • une décision prise cette année,

  • des négociations plus longues avec la nouvelle Commission européenne,

  • et d'éventuels retards dus à la situation politique en Bulgarie.

Le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni à Rome.
Le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni à Rome. - Roberto Monaldo/LaPresse

Entre-temps, le Premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a déclaré qu'il pensait que la Roumanie pourrait entrer pleinement dans l'espace Schengen d'ici le printemps 2025, avec une décision prise avant le second tour des élections présidentielles du 8 décembre.

M. Ciolacu a indiqué que le processus pourrait être finalisé d'ici décembre, la mise en œuvre devant commencer en mars de l'année prochaine. Ce changement permettrait aux Roumains de franchir les frontières terrestres de l'UE sans contrôle d'ici Pâques 2025.

Les négociations sur l'élargissement de l'espace Schengen progressent bien, comme l'a récemment indiqué Magnus Brunner, commissaire européen à la migration désigné par l'Autriche, lors de son audition au Parlement européen. La percée pourrait avoir lieu lors d'une réunion avec les deux pays en Hongrie le 22 novembre.