Laurent Vinatier otage en Russie : Paris interpelle Moscou pour sa libération et celle d’autres prisonniers
INTERNATIONAL - Et la France dans tout ça ? C’est peu ou prou le message délivré par Paris ce vendredi 2 août, au lendemain d’un échange historique de prisonniers entre la Russie et plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis. Car au même moment, le Français Laurent Vinatier est toujours détenu par Moscou.
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L’échange réalisé jeudi, qui a notamment permis au journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich de rentrer chez lui après 491 jours de détention en Russie, comprenait la libération de 26 personnes provenant de prisons de sept pays différents (États-Unis, Allemagne, Pologne, Slovénie, Norvège d’une part et Russie et Biélorussie de l’autre). De quoi pousser la France à interpeller Moscou pour obtenir la libération de ces citoyens « arbitrairement détenus en Russie ».
C’est le message qu’a souhaité faire passer Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères ce vendredi en exprimant son soutien et ses pensées pour ces Français retenus en Russie par les autorités.
« La France appelle à leur libération immédiate », a également déclaré le porte-parole, qui a mis l’accent sur le cas de Laurent Vinatier. Un cas plus que pressant pour la diplomatie française, alors que la Russie a prolongé mercredi la détention provisoire de ce collaborateur d’une ONG suisse jusqu’au 5 septembre, dans l’attente d’un éventuel procès.
Détenu jusqu’au 5 septembre, au moins
Arrêté début juin à Moscou, Laurent Vinatier, 48 ans, travaillait pour le Centre pour le dialogue humanitaire, qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels. Accusé d’être un potentiel « agent de l’étranger », il avait reconnu ne pas s’être enregistré sous ce label lors d’une première audience, contraint d’expliquer son oubli par le fait qu’il ignorait l’existence d’une loi russe sur le sujet.
Le Comité d’enquête russe le soupçonne également d’avoir collecté des informations sur les activités militaires russes qui « pourraient être utilisées contre la sécurité de l’État ». Ces soupçons font redouter des chefs d’accusation plus graves que le délit de non-enregistrement, passible de cinq ans de prison.
Mercredi, Paris avait déjà exprimé son ambition de le voir revenir au plus vite sur le sol français. Paris reste « pleinement mobilisé pour apporter assistance » au Français Laurent Vinatier, avait confirmé une source diplomatique à l’AFP.
D’ailleurs, cette source indiquait qu’une deuxième visite consulaire avait été demandée, sans réponse pour l’instant. La première avait eu lieu le 12 juillet. Le consulat français continue « de suivre de près le déroulement de la procédure en lien avec la défense de notre compatriote », a-t-elle ajouté.
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