Laurent Vinatier, chercheur français arrêté en Russie, plaide coupable avant l’ouverture de son procès
INTERNATIONAL - Le Français Laurent Vinatier, détenu en Russie et accusé de ne pas s’être enregistré en tant qu’« agent de l’étranger », a formellement plaidé coupable ce lundi 16 septembre devant un tribunal de Moscou, son procès ayant par ailleurs été ajourné au 14 octobre.
Laurent Vinatier jugé en Russie : ce que Moscou reproche au chercheur français
Les autorités accusent Laurent Vinatier d’avoir manqué à son obligation de s’enregistrer en tant qu’« agent de l’étranger » alors même qu’il collectait des « informations dans le domaine des activités militaires » pouvant être « utilisées contre la sécurité » de la Russie. Il risque cinq ans de prison. « Je plaide entièrement coupable », a-t-il déclaré lundi devant le tribunal.
Le procureur ayant expliqué avoir besoin de temps pour adapter sa position à ce nouvel élément, la séance a été reportée au 14 octobre à 14 heures, selon une journaliste de l’AFP présente sur place.
Un statut obligatoire
Laurent Vinatier avait déjà reconnu ne pas s’être enregistré sous ce label d’« agent de l’étranger », utilisé en Russie contre les voix critiques et qui impose de lourdes obligations administratives, sous peine de sanctions pénales.
Début juin, juste après son arrestation, il avait expliqué pendant une audience sur son placement en détention provisoire qu’il ignorait que la loi russe l’obligeait à effectuer cette démarche. Auparavant, les accusations pesant contre lui avaient fait redouter une inculpation plus grave, par exemple d’« espionnage », un crime passible de 20 ans de privation de liberté.
Début septembre, la détention provisoire du Français avait été prolongée de six mois au premier jour de son procès, jusqu’au 21 février. « Je pense à ma femme et à mes enfants », avait-il dit à ses avocats, en russe, à l’occasion d’une suspension de l’audience.
Tensions entre Paris et Moscou
Ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique, âgé d’une quarantaine d’années, travaillait en Russie pour le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels.
Cette affaire survient à un moment où les relations entre Moscou et Paris sont très tendues : la Russie est accusée d’une série d’actes de déstabilisation et de désinformation sur le territoire français, tandis que la France se voit reprocher son soutien croissant à l’Ukraine.
Ces dernières années, plusieurs Occidentaux, en particulier des Américains, ont été arrêtés en Russie et visés par de graves accusations, Washington dénonçant des prises d’otages pour obtenir la libération de Russes détenus à l’étranger.
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