Laurent Nuñez, préfet de Paris, veut maintenir la vidéosurveillance algorithmique testée pendant les JO

Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, ici le 14 juillet 2024, est en faveur de l’utilisation des VSA à plus long terme.
LUDOVIC MARIN / AFP Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, ici le 14 juillet 2024, est en faveur de l’utilisation des VSA à plus long terme.

SÉCURITÉ - Un « bilan positif ». Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a déclaré ce mercredi 25 septembre que la vidéosurveillance algorithmique (VSA) qui utilise l’intelligence artificielle (IA) pour prévenir les risques avait « démontré utilité » pendant les JO de Paris. Il s’est prononcé en faveur d’une prolongation de son utilisation.

« Nous présenterons le bilan au comité d’évaluation et au gouvernement. À titre personnel, et c’est la proposition que nous allons pousser [à la préfecture], nous sommes très favorables (à une prolongation) », a déclaré Laurent Nuñez au cours d’une audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale.

Pas de reconnaissance faciale

Le principe de la VSA est simple : il s’agit de caméras de surveillance classiques, mais dont les images sont analysées en direct par l’IA. Plusieurs tests avaient été réalisés en amont des Jeux, notamment lors des concerts de la superstar Taylor Swift ou ceux de Depeche Mode à Paris.

L’expérimentation de la VSA a été autorisée par promulgation de la loi sur les Jeux olympiques. Selon ce texte, l’objectif de la VSA est de « détecter, en temps réel, des événements prédéterminés susceptibles de présenter ou de révéler ces risques et de les signaler ». Mais cette loi autorise l’expérimentation bien au-delà des Jeux olympiques et paralympiques, et pousse le test jusqu’en mars 2025.

Face aux critiques sur les libertés individuelles, le ministère de l’Intérieur avait assuré qu’« en aucun cas l’expérimentation ne permet de faire de la reconnaissance faciale ». « Les caméras identifient des incidents », ajoutait-il, à savoir le non-respect du sens de circulation, le franchissement d’une zone interdite, la présence ou l’utilisation d’une arme, un départ de feu, un mouvement de foule, une personne au sol, une densité trop importante ou un colis abandonné.

Le gouvernement aura le dernier mot

Laurent Nuñez a détaillé ce mercredi que la VSA avait été utilisée « sur une dizaine de sites » par la préfecture de police. Le Monde rappelle que la RATP et la SNCF ont également utilisé cet instrument dans les transports.

Toutefois, aucune interpellation n’a fait suite à l’utilisation de ces caméras. « Je n’ai pas connaissance que nous en ayons fait. Ce n’était pas le but. Le but était de détecter un flux ou un mouvement anormal. Et, en ce sens, c’est un outil d’aide très utile. Je ne demande pas plus », a affirmé Laurent Nuñez.

C’est pourquoi il estime que la VSA pourrait être très utile pour aider « les opérateurs de vidéosurveillance » dans le cadre de « manifestations sportives ou culturelles isolées – des concerts par exemple ». Mais comme il l’a lui-même souligné, « c’est le gouvernement qui proposera ou pas la reconduction de ce dispositif ».

À voir aussi sur Le HuffPost :

Grenoble : à cause d’un point de deal, Le Carrare, un immeuble d’Échirolles, a été déclaré inhabitable

Après la mort de Philippine, Bruno Retailleau court derrière le RN (et demande l’aide de Migaud)