Laurent Berger veut une pause sur les retraites pour faire appel à « des médiateurs »

Le secrétaire général de la CFDT estime qu’il faut suspendre le projet de loi et mettre à profit ce temps pour discuter en faisant appel à des médiateurs.

POLITIQUE - En joker, l’appel à un ami. Ou plutôt à des médiateurs. Ce mardi 28 mars, à quelques heures de la dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a redit son souhait de voir le projet mis sur pause et d’utiliser ce temps de répit pour réinterroger toutes les parties sur « ce qu’elles veulent sur le travail ».

En parallèle de la suspension de la mesure d’âge qui repousse le départ à la retraite de 62 à 64 ans, le leader syndical estime qu’il faut « entrer dans un processus de médiation ». « Il faut prendre un mois, un mois et demi, pour demander à une, deux, trois personnes de faire de la médiation, de la conciliation, d’aller voir les différentes parties en leur demandant ce qu’elles veulent sur le travail », détaille-t-il sur France Inter.

« Le président de la République nous dit qu’il faudrait qu’on discute de l’usure au travail, des seniors etc..On aurait dû le faire, c’était ça aussi le sujet des retraites », déplore Laurent Berger. Il appelle donc à « annoncer clairement qu’il n’y aura pas de mise en œuvre de cette réforme » avant d’ouvrir une « séquence » de discussion avec les médiateurs. « Et ensuite, on se met autour de la table et on regarde sur la question du travail et des retraites ce sur quoi il peut y avoir ou pas un compromis social », ajoute-t-il.

Qui pour mener la médiation ?

Pour lui, la suspension doit intervenir avant la réponse du Conseil Constitutionnel saisi par la Première ministre et plusieurs partis d’opposition. La décision des Sages est attendue « dans quinze jours, trois semaines », un délai « trop long dans ce contexte de tensions », souligne Laurent Berger. « Ce que propose l’intersyndicale aujourd’hui, c’est un geste d’apaisement » qu’il « faut saisir », insiste-t-il.

Encore faudrait-il trouver des médiateurs. Selon le journal L’Opinion, le nom de Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration de Renault, est dans les tuyaux. Ce que ne confirme par le représentant de la CFDT, qui indique que cette question n’a pas encore été évoquée avec ses collègues de FO Frédéric Souillot et de la CGT Philippe Martinez (CGT). « Les noms ne sont pas le sujet aujourd’hui », balaye-t-il.

La Première ministre Élisabeth Borne s’est dit « à la disposition » des syndicats dans la semaine du 10 avril. Mais ces derniers n’entendent pas retourner discuter, à moins d’avoir la certitude que le sujet des retraites et du recul de l’âge pourra être abordé.

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