L'augmentation du trafic maritime mondial menace les baleines de disparition

L'intensification du trafic maritime mondial entraîne une augmentation conséquente des collisions mortelles avec les cétacés. Les routes maritimes empruntées chaque année par des milliers de navires traversent en effet des zones vitales pour ces mammifères. Les scientifiques tentent d'élaborer des mesures de protection, telles que la réduction de la vitesse des navires ou le développement de technologies pour éviter ces accidents.

Les scientifiques l’avaient surnommé Julio. Ce jeune cachalot d’environ 15 mètres de long a été tué le 26 juillet 2024 dans une collision avec un navire dans le détroit de Gibraltar. Les chercheurs du Centre d'observation des baleines Circe, qui l’ont découvert avec une plaie béante, connaissaient depuis plus de 10 ans l’animal, observé en parfaite santé la veille encore.

85% du volume des marchandises échangées dans le monde transitent par la mer

Estimée à environ 1000 individus, la population des cachalots en Méditerranée est classée en voie de disparition. D'après les études réalisées par le Circe, au moins cinq cachalots y ont trouvé la mort lors de collisions avec des navires ces dernières années.

Les cachalots migrent périodiquement par le détroit de Gibraltar, pour s’y nourrir et pour se rendre vers des eaux plus chaudes et calmes, propices à la reproduction et à l'élevage des jeunes. Mais ce même détroit voit passer près de 300 navires chaque jour, soit environ 100.000 navires par an, qui transportent 50% de produits pétroliers et 40% de gaz consommés par les Européens.

Ce schéma de superposition des autoroutes maritimes sur les lieux de vie des baleines se retrouve hélas dans de nombreuses régions océaniques et la problématique des collisions avec des cétacés est devenue l’une des premières causes de mort non naturelle et de réduction drastique de leur espérance de vie, donc de reproduction.

Et l’avenir s’annonce sombre : le commerce et les échanges mondiaux connaissent en effet une croissance vertigineuse, qui s’accompagne d’une intensification du trafic maritime. Aujourd’hui, 85% du volume des marchandises échangées dans le monde transitent par voie maritime. Ainsi, "en 2023, la flotte mondiale acheminait 2.273 millions de poids mort en tonnes de marchandises, près de trois fois le volume transporté au début du siècle (794 millions de tonnes en 2000)", note le cabinet de conseil français Global Sovereign Advisory dans un rapport publié en mars 2024.

"6 [...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr