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L'attentat de Nice ravive la douleur de l'assassinat du père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray

La basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice, jeudi 29 octobre 2020. - VALERY HACHE / AFP
La basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice, jeudi 29 octobre 2020. - VALERY HACHE / AFP

Un homme armé d'un couteau a tué trois personnes jeudi aux alentours de 9 heures, dans la basilique Notre-Dame de Nice. L'assaillant a été interpellé par la police. Emmanuel Macron, sur place à la mi-journée, a dénoncé "une attaque terroriste islamiste" contre la France et a apporté le "soutien de la nation toute entière aux catholiques".

Une attaque qui a ravivé la douleur encore aigüe de l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), le 26 juillet 2016, au cours duquel le père Jacques Hamel, 86 ans, avait été égorgé par deux terroristes qui avaient aussi grièvement blessé deux paroissiens.

La famille de Jacques Hamel bouleversée

"Avec tous les membres de ma famille, nous sommes bouleversés. C'est un petit mot pour exprimer ce que l'on ressent. Ce dernier attentat sur ce professeur récemment a déjà ravivé beaucoup notre douleur, qui reste vaillante depuis quatre ans, mais je ne pensais pas que ce sentiment se manifesterait dix jours après l'assassinat du professeur", a témoigné avec émotion à notre micro Roseline Hamel, soeur du prêtre assassiné.

"L'État sait depuis longtemps que les espaces religieux sont des lieux de prédilection pour les attentats, et après cet attentat qu'il y a eu ici à l'église de Saint-Étienne, sur un homme de 86 ans qui célébrait sa messe, qui priait pour la paix entre les hommes, et a subi ce martyre, essayait de se tenir debout face à sa mort imminente, j'étais loin de penser que cela se reproduirait", a-t-elle poursuivi.

"La justice, la paix, l'amour vaincront"

Hasard du calendrier, Roseline Hamel déjeunait jeudi midi avec l'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, avec ses filles et petites-filles. À notre antenne, il raconte le "choc" collectivement ressenti en apprenant le drame qui s'est joué à Nice.

"Pour nous croyants, quand ce sont des personnes qui disent 'c'est Dieu qui nous demande de tuer', ça n'existe pas, ce dieu là n'existe pas, c'est une idole", a déploré le prélat.

Dans un communiqué conjoint, l'archevêque et Roseline Hamel ont témoigné leurs pensées aux familles des victimes de l'attentat: "Nous n'avons pas de mots mais nous voulons leur dire combien nous pensons à elles ainsi qu'à la communauté de la basilique Notre-Dame. [...] La justice, la paix, l'amour vaincront. Nous le croyons, même si aujourd'hui nous pleurons."

Il y a une dizaine de jours, le parquet national antiterroriste a requis la tenue d'un procès aux assises pour trois personnes dans l'entourage des jihadistes qui ont assassiné le père Jacques Hamel, ainsi qu'à l'encontre du propagandiste Rachid Kassim, présumé mort en Irak.

Article original publié sur BFMTV.com