Publicité

L'attaque de Lyon en toile de fond de l'ultime meeting de LaRem

L'attaque au colis piégé qui a fait une dizaine de blessés à Lyon a pesé vendredi soir sur l'ultime meeting parisien de la liste Renaissance, où ténors de la majorité et colistiers ont mobilisé leur camp à 48 heures du scrutin. /Photo prise le 24 mai 2019/REUTERS/Charles Platiau

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - L'attaque au colis piégé qui a fait une dizaine de blessés à Lyon a pesé vendredi soir sur l'ultime meeting parisien de la liste Renaissance, où ténors de la majorité et colistiers ont mobilisé leur camp à 48 heures du scrutin.

En l'absence du Premier ministre, Edouard Philippe, excusé compte tenu des événements lyonnais, chaque orateur, parmi lesquels le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, a dit son attachement à l'Europe et son espoir de faire mentir les sondages qui donnent le Rassemblement national en tête.

"Ça me désespère que, au-delà de cette salle, dans cette France-là qui s'est battue un moment contre les nationalismes, la vérité est que, encore aujourd'hui, (...) le Front national est toujours en tête", a dit l'ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit. "Faisons de notre union la force qui repoussera le nationalisme en France et en Europe."

Très applaudi, l'ancien élu franco-allemand a cité l'ancien président socialiste François Mitterrand - "Le nationalisme c'est la guerre" -, salué la naissance du "deux millionième bébé Erasmus" et fait reprendre par la salle un slogan : "Ce n'est qu'un début, continuons le combat".

Arrivé sur scène sous les "on va gagner" de quelque 1.500 personnes, Pascal Canfin, numéro deux de la liste, a dit espérer une surprise dimanche soir : "Il y a deux jours les nationalistes devaient gagner aux Pays-Bas, et finalement ils ont perdu". Premiers à voter jeudi en même temps que les Britanniques, les Néerlandais ont en effet placé en tête et contre toute attente la liste travailliste.

"VOTEZ"

"Tout est possible ! Aucun espoir ne nous est interdit parce qu'il n'y a pas de majorité dans l'Union pour la défaite", a renchéri l'éditorialiste Bernard Guetta, en position éligible sur la liste emmenée par Nathalie Loiseau.

En préambule de cet ultime meeting, l'ancienne ministre des Affaires européennes a évoqué l'attaque de Lyon, survenue environ une heure auparavant. "Rien ne doit arrêter la démocratie mais la démocratie doit avoir les yeux ouverts sur les risques qu'elle court. Le rôle de la démocratie c'est de protéger ses enfants", a-t-elle dit avant d'entonner une Marseillaise en choeur avec le public.

Le président du Mouvement démocrate, François Bayrou, a fustigé ceux qui veulent "la haine, la détestation, la violence".

Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, s'est exprimé en "homme de gauche, militant européen, disciple de Jacques Delors." Il a aussi rappelé que Marine Le Pen avait voté contre les mesures décidées pour sécuriser les déplacements aériens décidées au niveau européen après la vague d'attentats de 2015.

Devant plusieurs ministres et diverses figures de la majorité comme Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi, qui briguent la mairie de Paris, les intervenants ont invité les Français à se rendre aux urnes.

"Dimanche c'est toute l'Europe qui regardera la France", a prévenu le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini. "Votez, votez, votez, votez pour vous".

"Si vous croyez à l'Europe, votez", a dit Nathalie Loiseau dans un ultime appel.

(Edité par Sophie Louet)