Les Latinos ne doivent pas porter le chapeau pour la réélection de Trump

Un drapeau “Les Latinos pour Trump” trône à l’entrée du meeting de Donald Trump au Findlay Toyota Center de Prescott Valley, dans l’Arizona, le 13 octobre 2024.

Il y a six ans, j’ai inventé l’expression “Latino libertarien” pour décrire un phénomène politique observé chez beaucoup d’hommes de mon entourage.

Des hommes fiers de leurs racines immigrées et rurales, et pleinement Américains néanmoins. Se sentant proches des classes populaires, malgré des salaires dignes de la classe moyenne. Engagés pour améliorer les conditions de vie autour d’eux, mais quelque peu méfiants à l’égard d’un gouvernement, jugé trop présent, et des politiques woke. Qui croient dur comme fer à l’existence du rêve américain, vécu par leurs parents, mais qui redoutent de le voir disparaître.

La plupart des ces hommes sont d’origine mexicaine – ou pour certains salvadorienne, guatémaltèque, péruvienne, colombienne. À l’époque, ils n’admiraient pas spécialement Donald Trump – en 2016, le républicain n’a séduit que 28 % des électeurs latinos face à Hillary Clinton –, mais j’avais remarqué leur tendance à vouloir se rapprocher du milliardaire.

Trump, un despote relativement inoffensif

Il faut dire que le despote au teint orange paraissait relativement inoffensif à côté des autocrates qu’avaient connus leurs parents dans leurs pays d’origine, et donc pas si menaçant.

Les Latinos libertariens, qui n’aiment pas se faire remarquer, ont continué leur petit bonhomme de chemin. À leurs yeux, l’opposition farouche à Donald Trump, dans les cortèges et chez les élus démocrates, n’était qu’une forme d’hystérie gauchiste.

Après la victoire de Joe Biden, en 2020, avec moins de voix des électeurs d’origine latino-américaine, j’ai averti les démocrates qu’ils étaient en train de perdre le soutien des hommes latinos de la classe populaire. Mais mes craintes n’ont pas trouvé beaucoup d’écho. Les Latinos libertariens étaient vus par beaucoup comme des vendus d’un autre temps, en passe d’être balayés par la vague démocrate qui avait déferlé sur la Californie en réponse à la xénophobie des républicains et gagnerait bientôt l’ensemble du pays.

Pourtant, qui s’est fait balayer cette fois-ci ?

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